Tuée devant ses trois jeunes enfants
Une mère de l’arrondissement montréalais de LaSalle a succombé à ses blessures après avoir été poignardée
Antoine Lacroix, Michael Nguyen et Jonathan Tremblay
Une jeune mère dont l’ex-conjoint a été acquitté cet été de menaces de mort est décédée jeudi après avoir été poignardée dans le stationnement de l’immeuble montréalais où elle se terrait avec ses enfants.
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Le crime d’une grande violence s’est produit un peu avant 9 h, sur la rue des Oblats, dans l’arrondissement de LaSalle.
Selon des amies de la victime rencontrées sur les lieux, la mère de trois enfants, dont un nouveau-né, venait d’installer les petits à bord de sa voiture lorsque son assaillant aurait fait irruption, armé d’un couteau.
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Le suspect aurait poignardé sa victime à plusieurs reprises, lui infligeant de très graves blessures.
Le décès de Gisèle Itale Betondi, 29 ans, a été confirmé dans un centre hospitalier de la métropole québécoise jeudi en fin de journée.

La police de Montréal, qui tente d’élucider le meurtre, aimerait maintenant retrouver l’ancien conjoint de Mme Betondi, d’autant plus qu’il a déjà été l’objet d’accusations de violence conjugale.
Celui-ci, qui est le père des trois enfants de la dame, figure parmi les suspects, selon nos sources policières.
« Elle venait à peine d’accoucher. On savait que son mari était violent. On priait toujours avec elle, a soufflé Daniela Bangangte, une amie de la victime, renversée par le drame. Elle a dû s’enfuir et demander de l’aide. »
Acquitté en juin
L’homme de 50 ans avait été acquitté en juin, à la suite d’un procès lors duquel la victime avait témoigné pour la défense, selon le procès-verbal de l’audience.
Dans une requête consultée par Le Journal, la défense avait d’ailleurs annoncé qu’elle s’attendait « à ce que la victime alléguée démente les accusations ».
L’individu, qui ne fait pas l’objet d’accusation à la suite du meurtre de jeudi, était de retour à la cour le 31 août, en lien avec des bris de conditions qu’il aurait commis en janvier.
Il lui était alors interdit de se trouver chez Mme Betondi, de s’approcher d’elle ou même de communiquer avec elle.
Or, il aurait brisé ces trois conditions. Cet autre procès avait été fixé en décembre prochain.

« Elle se sauvait depuis un an »
Sur les lieux du crime, Le Journal a été témoin d’une scène déchirante, jeudi.
Les amies de Gisèle Itale Betondi se sont effondrées devant le périmètre de sécurité, en réalisant ce qui venait de se produire.
La victime d’origine camerounaise a été décrite comme une femme calme et réservée par ses amies. Elle serait arrivée au Canada il y a un peu moins de cinq ans, parrainée par le père de ses enfants, également camerounais.
Elle n’avait pas de famille ici, mais faisait partie d’une communauté religieuse tissée serrée. Elle recevait de l’aide de ses amies pour que son ex-conjoint ne puisse pas la trouver.
« Elle se cachait de lui, soutient Daniela Bangangte. Elle se sauvait de lui depuis un an. »
La police de Montréal continue de mener l’enquête afin de passer les menottes à l’auteur de ce meurtre ignoble.

En début d’après-midi, plusieurs enquêteurs et techniciens en identité judiciaire se trouvaient sur les lieux de ce crime violent afin de recueillir des preuves. Un poste de commandement a d’ailleurs été déployé.

– Avec Maxime Deland, Agence QMI
Il s’agit du 22e homicide à survenir à Montréal cette année.
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