Une femme enceinte de huit mois tuée dans sa maison dans une attaque de gang en Haïti

AFP
Des attaques de gangs dans le sud de la capitale haïtienne Port-au-Prince ont fait au moins deux morts et plus de 5000 déplacés, a indiqué lundi la Protection civile de ce pays pauvre des Caraïbes déchiré par la violence des bandes armées.
Le pays pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, mais celles-ci ont redoublé d’intensité ces derniers mois et encore aggravé la crise humanitaire.
Selon un bilan partiel fourni à l’AFP, deux femmes, dont l’une enceinte de huit mois, ont été tuées dans le cadre de ces attaques menées par plusieurs gangs regroupés au sein de la coalition « Viv Ansanm » (« Vivre ensemble ») dans le quartier de Solino.
« Elles ont été tuées à l’intérieur de leur maison », précise le rapport de la Protection civile qui a également fait état de maisons et de véhicules incendiés.
Depuis le 17 octobre, plusieurs quartiers de Port-au-Prince sont particulièrement ciblés par des gangs.
Les attaques se sont poursuivies à Solino dans l’après-midi de lundi. Des colonnes de fumée provenant de maisons incendiées par les gangs étaient visibles.
Lundi, d’autres localités ont fait l’objet d’attaques, dont une école de la commune de L’Estère où un parent d’élève a été tué tandis que plusieurs écoliers ont été blessés.
Début octobre, une attaque d’un gang contre la localité de Pont-Sondé avait fait au moins 109 morts et plus d’une quarantaine de blessés.
Après plusieurs mois d’une relative accalmie, les gangs de « Viv Ansanm » ont multiplié les attaques ces derniers jours, malgré la présence d’une mission multinationale dirigée par le Kenya pour épauler la police haïtienne dépassée.
Cette mission a commencé à se déployer cet été dans ce pays confronté depuis des années à une grave crise humanitaire, économique et politique.
Soutenue par l’ONU et les États-Unis, elle est loin d’avoir atteint son objectif de 2500 policiers prévus initialement alors que les gangs très puissants contrôlent 80% de Port-au-Prince et des axes majeurs du pays.
Au total, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier en Haïti, d’après un chiffre cité fin septembre par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de la personne.
Les violences et la situation humanitaire ont forcé plus de 700 000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).