«Syndrome du bébé secoué»: une propriétaire de garderie accusée d’homicide involontaire

Nicolas Saillant
Une femme de 39 ans qui opérait une garderie non reconnue par le ministère de la Famille, dans Limoilou, a été accusée d’homicide involontaire en lien avec le décès d’une fillette de 13 mois qui aurait souffert du « syndrome du bébé secoué ».
L’événement qui remonte au mois de juillet 2019 a été dévoilé ce matin lorsque la police de Québec a annoncé avoir procédé à l’arrestation de Diana Torres Acosta. L’accusation d’homicide involontaire déposée contre la mère de famille est le résultat d’un travail de 29 mois de la part des limiers du SPVQ.
Les faits remontent au 17 juillet 2019, lorsque la fillette a d’abord été transportée dans un centre hospitalier pour des blessures graves. La concierge de l’immeuble de la 3e Avenue où Diana Torres Acosta tenait une garderie se rappelle que des ambulanciers se sont présentés à l’appartement de la gardienne pour un bébé mal en point.
« On a su qu’un bébé est décédé, que les ambulanciers sont venus et que le bébé était finalement décédé à l’hôpital », a raconté la dame, sans vouloir s’identifier.
Estomaquée par l’arrestation de son ancienne locataire, la concierge a raconté que Diana Torres Acosta gardait cinq ou six enfants dans son appartement où elle résidait et qu’elle semblait être une « bonne madame pour les enfants ».
Enquête
Hospitalisée, la fillette de 13 mois est finalement décédée de ses blessures graves. Selon les observations de l’équipe médicale, la bambine paraissait souffrir du « syndrome du bébé secoué ».
L’hôpital a donc alerté la Direction de la protection de la jeunesse, qui a transféré le dossier aux policiers de Québec pour l’ouverture d’une enquête criminelle, le 18 juillet 2019.
En plus d’une accusation d’homicide involontaire, l’accusée d’origine colombienne qui s’exprime uniquement en espagnol a toutefois appris de la procureure, Me Andréanne Sirois, que d’autres accusations pourraient être portées contre elle. Il s’agit toutefois d’une accusation en lien avec le même dossier, et la police écarte d’ailleurs la possibilité qu’il y ait d’autres victimes.
L’accusée reste détenue au moins jusqu’à son prochain passage en cour, la semaine prochaine. Une ordonnance de non-publication nous empêche de dévoiler l’identité du bébé de 13 mois qui est décédé.
Le ministère de la Famille dit avoir fait deux vérifications à l’appartement de l’accusée après une plainte logée en juillet 2019. Il s’agissait alors d’une garderie non reconnue par le ministère, mais aucune activité de gardiennage n’avait lieu sur place lors des inspections.