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L'article provient de Bureau d'enquête

Une ex-employée politique de la CAQ sanctionnée pour avoir fait du lobbyisme interdit

Notre Bureau d’enquête a découvert qu’une ancienne conseillère politique tentait d’influencer le gouvernement alors que ça lui était interdit

Martine Perreault (à gauche) et Mélissa Drolet (à droite).
Martine Perreault (à gauche) et Mélissa Drolet (à droite). Photo tirée de LINKEDIN, MARTINE PERREAULT
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Photo portrait de Annabelle Blais

Annabelle Blais

2025-07-16T19:30:00Z
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Une ex-employée politique de la CAQ qui a fait du lobbyisme illégal vient de recevoir des sanctions disciplinaires au terme d’une enquête de Lobbyisme Québec.

Mélissa Drolet a travaillé comme conseillère politique au sein de différents cabinets du gouvernement de François Legault jusqu’en août 2024.

Notre Bureau d’enquête a découvert en janvier dernier que seulement quelques semaines après son départ du gouvernement, elle a rejoint Mapé, une firme de relations gouvernementales fondée par une ancienne collègue attachée politique. Mme Drolet n’a pas tardé à inscrire un mandat au registre des lobbyistes.

Or, il lui était interdit d’agir comme lobbyiste auprès des institutions publiques, et ce pendant un an.

Cette règle vise à éviter les apparences de conflits d’intérêts ou les conflits réels.

Mme Drolet ne pouvait pas non plus démarcher ses anciens collègues au ministère de la Santé et des Aînés pendant un an. Mais nous avons découvert que, pour son client Cœliaque Québec, elle a indiqué vouloir communiquer avec les députées Marilyne Picard et Shirley Dorismond, respectivement adjointes parlementaires des ministres des Aînés et des Services sociaux ainsi que membres de la Commission de la santé et des services sociaux.

«L’enquête révèle qu’avant la fin de cette période d’interdiction, Mme Drolet a exercé des activités de lobbyisme en tant que lobbyiste-conseil auprès de titulaires de charges publiques», a confirmé Lobbyisme Québec mercredi.

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Trois manquements

Le commissaire au lobbyisme confirme donc trois manquements et, en conséquence, lui interdit d’inscrire tout nouveau mandat pour 45 jours et radie toutes ses inscriptions.

Dans les faits, Mme Drolet a déjà subi les conséquences de ses actes, puisque dans les minutes suivant notre appel, elle a mis fin à tous ses mandats.

Elle a également perdu son emploi chez Mapé. Il faut dire que sa patronne, Martine Perreault, une ancienne conseillère politique caquiste et une ancienne conseillère politique au cabinet du ministre de la Santé, était membre du comité consultatif de Lobbyisme Québec. Ce comité conseille le commissaire en matière de saine pratique et d’encadrement des activités de lobbyisme.

Mme Perreault s’était alors retirée temporairement de ce comité le temps de l’enquête. Elle est de retour depuis le mois du juin.

Mme Perreault précise que des moyens ont été pris à l’interne pour éviter que la situation ne se reproduise. «Nous nous assurons de respecter les règles en vigueur en tout temps», a-t-elle réagi mercredi.

Quant à savoir si Mme Drolet s’est inscrite à son insu ou si Mapé connaissait mal les règles, Mme Perreault n’a pas souhaité faire d’autres commentaires.

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