Une étude affirmant que les vaccins contre la COVID-19 avaient tué 280 000 personnes retirée

TVA Nouvelles
L'éditeur de certaines des revues scientifiques les plus prestigieuses au monde a rétracté mardi de manière sensationnelle une étude qui affirmait à tort que les vaccins contre la COVID-19 avaient tué jusqu'à 280 000 personnes aux États-Unis.
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Les groupes antivaccins avaient été nombreux à s’emparer de cette étude pour exiger la suspension urgente de la vaccination des populations.
Mardi, Springer Nature a pris la rare décision de rétracter l'article, plus de trois mois après sa publication initiale dans l'une de ses revues affiliées.
Elle a invoqué des préoccupations concernant «la validité des conclusions tirées après la publication».
L'étude, publiée dans BMC Infectious Diseases, a été rédigée par un économiste de l'université de l'État du Michigan.
Le professeur Mark Skidmore, qui a publié un certain nombre d'articles critiquant les vaccins contre la COVID-19 sur son blogue personnel, a utilisé une enquête en ligne menée auprès de 2 840 personnes en décembre 2021 pour estimer le nombre de décès liés aux vaccins contre la COVID-19 aux États-Unis.

L'étude a été partagée par des personnes telles que le psychologue Jordan Peterson.

Mais des failles dans la méthodologie ont rapidement été relevées, ce qui a donné lieu à une enquête interne sur la manière dont l'article a pu être publié.
Celle-ci a conclu que la méthodologie de l'étude était «inappropriée» et qu'elle n'avait même pas été approuvée par le comité d'examen de la recherche de l'université, créé pour garantir la sécurité et l'éthique de la recherche.
L'avis de rétractation indique : «Les rédacteurs ont rétracté cet article, car des inquiétudes ont été soulevées quant à la validité des conclusions tirées après la publication.»
«L'examen par les pairs effectué après la publication a conclu que la méthodologie était inappropriée, car elle ne prouve pas l'inférence causale de la mortalité, et que les limites de l'étude n'étaient pas décrites de manière adéquate», explique encore l’avis.
«En outre, aucune tentative n'a été faite pour valider les décès signalés, et la représentativité de la population étudiée et l'exactitude de la collecte des données posent des problèmes critiques.»
L’avis ajoute: «Enfin, contrairement à ce qui est dit dans l'article, la documentation fournie par l'auteur confirme que l'étude n'était pas soumise à une approbation éthique et n'a donc pas été approuvée par l'IRB du programme de protection de la recherche humaine de l'université de l'État du Michigan».
Le professeur Skidmore «n'est pas d'accord avec cette rétractation», est-il également précisé.
Retour sur la méthodologie de M. Skidmore
Pour mener son enquête, l’économiste a demandé à 612 personnes si elles connaissaient quelqu’un qui avait souffert d'une réaction grave à la suite de l'administration d’un vaccin contre la COVID-19.
22% ont répondu par l’affirmative, 2% qu’elles connaissaient quelqu’un qui en était mort.
Il s'agissait notamment de décès par crise cardiaque, accident vasculaire cérébral ou caillot sanguin.
Le professeur Skidmore a ensuite utilisé ces données pour créer un ratio de mortalité vaccinale et l’extrapolé à l'ensemble de la population américaine ayant reçu des vaccins contre la COVID-19.
«Le nombre total de décès dus à l'inoculation de vaccins contre la COVID-19 pourrait s'élever à 278 000», déclare-t-il.
De multiples études en situation réelle ont plutôt montré que les vaccins ont joué un rôle crucial dans l'édification du mur d'immunité qui a permis à ce nombreux pays, dont le Canada et les États-Unis, de limiter les morts.
Cependant, comme pour tout médicament, toute drogue et toute procédure, il existe des risques.
Des inquiétudes ont été exprimées, lorsque des scientifiques ont constaté que les vaccins déclenchaient, dans des cas extrêmement rares, mais dangereux, des myocardites et des péricardites (inflammations).