Une escalade de coups vicieux gênante et préoccupante

Le premier tour des séries de la Ligue nationale de hockey (LNH) a démontré une intensité renouvelée par rapport à la saison régulière. Un classique.

Or, le printemps 2025 se dispute avec une violence qu’on n’a pas vue depuis des lunes dans le circuit Bettman.

Il y a escalade de coups vicieux et une tolérance évidente des autorités du Département de la sécurité des joueurs. C’est, au bas mot, gênant et très certainement préoccupant.

Les gestes gratuits se multiplient et sont de plus en plus étendus aux quatre coins du circuit. Ce n’est plus juste l’affaire de tantôt Ovechkin, tantôt Wilson, contre le frêle CH. C’est désormais Bennett sur Stolarz, pourtant un bon ami, et Domi sur Barkov, dimanche, un geste répréhensible, gratuit et déplorable.

On sait que des voix puissantes autour de la table des gouverneurs sont des apôtres de la violence. Certains propriétaires croient à raison ou à tort qu’une abolition pure et simple des bagarres viderait leur amphithéâtre.

Les Américains sont friands de cette violence sur glace, dérivée du roller derby. C’est particulier et, visiblement, il faudra faire avec puisque le public en redemande.

Plusieurs partisans des Panthers ne veulent pas que Max Domi soit suspendu pour sa tentative de blessure à l’endroit de leur capitaine «Sasha» Barkov. Ils préfèrent que Domi joue le prochain match et réponde de son geste.

Ils attendent aussi de voir Matthew Tkachuk s’en prendre à Mitch Marner. Et quoi encore? Une tribune téléphonique avec Reggie Dunlop?

Où va s’arrêter cette escalade? Bien malin qui peut le prétendre. La colonne de pouvoir de la LNH est claire.

Colin Campbell est celui qui dicte la marche à suivre aux officiels et au Département de la sécurité des joueurs.

Si Campbell décide qu’on laisse jouer, les responsables et superviseurs des arbitres laissent jouer et les réviseurs au Département de sécurité font avec aussi.

Ultimement, la volonté d’une majorité de propriétaires est communiquée à Campbell depuis Gary Bettman et Bill Daly et descend jusque sur la glace où les officiels par grand bout ne savent plus trop comment effectuer leur travail.

Ce qui nous offre des situations désolantes où on laisse passer des infractions passibles de punitions majeures, mais, en contrepartie, on lève le bras sans attendre pour des rondelles envoyées dans les gradins par un défenseur depuis sa zone.

Je croyais la LNH sur la bonne voie. Je me disais que ce sport se nettoyait de plus en plus, en route vers une certaine respectabilité avec une mutation de sa clientèle et un élargissement de son public cible.

Il appert que ce n’est pas le cas. On dirait bien que l’Américain moyen, redneck sur les bords, soit le client cible par excellence des penseurs de la LNH. C’est un choix qui se défend certainement. Qui suis-je pour pourfendre Bettman qui ne cesse de faire exploser la caisse de revenus de sa ligue?

Et moi qui ne me lève jamais pour aller me chercher des chips lorsque les gants tombent, je ne vais pas me lancer dans une campagne proabolition des bagarres.

Toutefois, je souhaite vivement une prise de conscience afin de tenir la ligne dure et ferme quant aux gestes disgracieux. Une réglementation des plus claires au niveau des coups à la tête, qu’ils soient intentionnels ou non.

Il en va de la sécurité des joueurs et d’une qualité de spectacle à préserver. La ligue est plus jeune, plus rapide, plus agile que jamais. Ne laissons pas les dinosaures reprendre le contrôle et remettre à la mode les gaillards redresseurs et dangereux qui ne tournent pas sur les deux bords.