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L'article provient de Bureau d'enquête

Une enquête «d’envergure» dans le dossier SAAQclic, selon le nouveau patron de l’UPAC

«Je comprends l’impact de la corruption chez les gouvernements», dit en entrevue Vincent Richer

Vincent Richer, rencontré jeudi à Montréal, a été nommé, le 4 juin dernier, pour un mandat de sept ans à la tête de l’UPAC.
Vincent Richer, rencontré jeudi à Montréal, a été nommé, le 4 juin dernier, pour un mandat de sept ans à la tête de l’UPAC. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Jean-Louis Fortin

2025-06-26T22:10:49Z
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L’enquête pour fraude et corruption sur le scandale SAAQclic en est une «d’envergure», promet le nouveau patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

• À lire aussi: Corruption: «Les enveloppes brunes et les mallettes d’argent, ce n’est plus ça qu’on voit», selon le nouveau patron de l’UPAC, Vincent Richer

Rencontré jeudi, à son deuxième jour de travail comme commissaire à la lutte contre la corruption, Vincent Richer a insisté sur le sérieux des démarches de son organisation dans le dossier de cet éléphantesque projet d’informatisation de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), qui coûtera plus d’un milliard de dollars aux contribuables.

Récemment, la majorité des accusations déposées à la suite des enquêtes de l’UPAC concernaient des dossiers de fausses preuves vaccinales. Mais le dossier SAAQclic est d’un tout autre calibre, convient M. Richer.

«On attrape des petits poissons et on attrape des moyens poissons. Et là, je ne sais pas ce que ça va donner, mais c’est sûr que c’est un dossier important, au niveau de SAAQclic. C’est un dossier d’envergure», dit-il.

Si les enquêteurs ont pu débarquer au siège social de la SAAQ, la semaine dernière, à Québec, c’est qu’ils étaient dotés «d’éléments de preuve» qu’un juge a estimés suffisants pour autoriser une perquisition, fait valoir le nouveau commissaire.

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«Comme organisation policière, vous savez, on ne débarque pas n’importe où comme ça pour aller faire une perquisition.»

L’UPAC a mené une perquisition au siège social de la SAAQ le 18 juin.
L’UPAC a mené une perquisition au siège social de la SAAQ le 18 juin. Photo Agence QMI, NumeriQ, René Leclerc

Rencontres à la SAAQ

Vincent Richer, qui a pris vendredi dernier sa retraite de la police de Montréal après une carrière de 32 ans qui l’a mené au poste de directeur adjoint, se dit très préoccupé par la bonne utilisation des fonds publics.

«Je comprends l’impact de la corruption chez les gouvernements. Cet argent-là part et n’est pas là pour faire d’autre chose de plus important», affirme-t-il.

Dans le cadre de son mandat, l’UPAC organise régulièrement des rencontres de prévention, volontaires et non obligatoires, adressées notamment aux fonctionnaires et aux élus.

Le message est simple: «Ne vous mettez pas à risque. Si jamais vous commencez à recevoir des cadeaux, souvent, les pots-de-vin, ça commence comme ça. C’est des petits cadeaux, après ça c’est des moyens cadeaux puis après, ça va être des plus gros cadeaux. Puis là, tu tombes dans la sphère criminelle», décrit M. Richer.

Certaines personnes ont été rencontrées à la SAAQ au cours des dernières années, mais assurément pas tout le monde, convient le commissaire.

«On aimerait ça qu’il y ait une partie d’éducation qui soit systématique pour les nouveaux fonctionnaires», remarque M. Richer.

Vincent Richer, commissaire à la lutte contre la corruption.
Vincent Richer, commissaire à la lutte contre la corruption. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Il veut des enquêtes plus rapides

Rien ne dit que le travail des policiers mènera à des accusations criminelles à la SAAQ, au gouvernement ou chez un contractuel dans le dossier SAAQclic.

Chose certaine, le nouveau patron de l’UPAC souhaite que les enquêtes de son organisation, de façon générale, soient bouclées plus rapidement. Il déplore certaines requêtes d’avocats de la défense pour faire exclure une partie de la preuve, qui peuvent paralyser les enquêteurs pendant «deux ou trois ans».

«On travaille avec le ministère de la Justice et le Directeur des poursuites criminelles et pénales pour essayer de diminuer ces délais-là.»

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