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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Une économie d’énergie de 40% grâce à une invention québécoise

La technologie de préchauffage de l’eau d’aqueduc est encore peu populaire ici

Daniel Beauchemin et Marc Fontaine, les copropriétaires d’EcoInnovation Technologies, qui produit le ThermoDrain. Ils aimeraient que le gouvernement québécois et Hydro-Québec coopèrent avec eux pour faire décoller la technologie chez nous.
Daniel Beauchemin et Marc Fontaine, les copropriétaires d’EcoInnovation Technologies, qui produit le ThermoDrain. Ils aimeraient que le gouvernement québécois et Hydro-Québec coopèrent avec eux pour faire décoller la technologie chez nous. Photo Pierre-Paul Poulin
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Hélène Schaff

2023-02-11T05:00:00Z
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Une technologie développée par des gens d’ici et qui permet de réduire de 40 % la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer l’eau d’une maison tarde à gagner des adeptes en sol québécois.

​« On fait moins de 1 % de nos ventes au Québec, alors qu’il y a des centaines de milliers de récupérateurs d’énergie installés au Canada », explique Marc Fontaine, copropriétaire d’EcoInnovation Technologies.

Ontario, Manitoba, New York : tous nos voisins installent la technologie, renchérit Daniel Beauchemin, son associé. 

L’entrepreneur s’explique mal pourquoi le Québec peine à développer l’usage d’une solution d’efficacité énergétique aussi abordable, alors que la demande en électricité bondit. 

Tiédir l’eau qui rentre

La technologie de cette entreprise québécoise, c’est le ThermoDrain : un récupérateur de chaleur des eaux grises.

Le système consiste en un serpentin de cuivre enroulé autour d’une conduite d’évacuation d’eaux usées.

Au fur et à mesure que l’eau grise s’écoule le long de la conduite d’évacuation, la chaleur se transfère vers le tuyau en serpentin et chauffe l’eau froide qui entre dans l’habitation.

Le chauffe-eau reçoit ainsi une eau tiédie plutôt que froide. Il a moins de travail à faire et consomme donc moins d’énergie.

Durable et sans entretien

L’économie réalisée atteindrait 40 % sur le chauffage de l’eau, qui représente lui-même près de 20 % de la consommation énergétique d’une habitation. 

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Comptez 5 % de la facture totale d’électricité, estime le patron d’EcoInnovation.

Et il n’en coûte que quelques centaines de dollars pour l’obtenir, installé. 

« La beauté du système, c’est qu’il fonctionne pour 30, 40, 50 ans et ne nécessite aucun entretien », vante M. Fontaine. 

Le récupérateur de chaleur est notamment recommandé par Hydro-Québec et l’organisme à but non lucratif (OBNL) Écohabitation. 

En outre, l’Ontario et le Manitoba l’ont mis dans leur code du bâtiment pour les nouvelles constructions. 

EcoInnovation Technologies a même reçu des subventions d’Export Québec pour commercialiser la technologie aux États-Unis.

L’équivalent d’un grand barrage

Une étude de l’OBNL Écohabitation – datant de 2017 – estimait que 30 % des maisons déjà construites pourraient recevoir l’équipement. 

Ils estimaient à l’époque une économie d’un demi-TWh. Un barrage comme la Romaine produit 8 TWh annuellement.

Pourtant, la solution ne décolle pas au Québec.

Les copropriétaires souhaiteraient que le gouvernement leur prête une oreille plus attentive pour aider l’industrie du bâtiment à prendre en main la technologie.

Leurs recommandations pour des habitations plus écoénergétiques : inclure le récupérateur de chaleur à un programme d’aide d’Hydro-Québec et aux prescriptions minimales au code du bâtiment québécois, comme l’a fait l’Ontario en 2017.

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