Une deuxième édition réussie pour Expédition Premières Nations


Julien Cabana
Malgré des conditions rendues extrêmement difficiles en raison du manque de neige par endroits pour les motoneiges, Christian Flamand a réussi son défi de mener à bien la deuxième édition d’Expédition Premières Nations.
« Lorsque nous avons pris le départ dans la communauté de Pessamit sur la Côte-Nord, l’accueil était tellement super que cela a créé chez les 57 participants, dont 19 femmes de plusieurs communautés, une chimie qui nous a permis de réussir, malgré toutes les embûches que nous avons connues.
« Tout au long du parcours, l’énergie positive qui s’est développée a permis aux motoneigistes et à l’équipe de soutien d’avoir l’énergie pour réussir. Fait important à mentionner, pour la première fois, nous avions avec nous des non-autochtones », d’expliquer le grand patron de cette aventure.
Au total, les participants et participantes ont parcouru à 3387 kilomètres. Le départ s’est fait à Pessamit le 27 janvier. Par la suite, ils sont passés par Essipit, Jonquière, Mashteuiatsh, Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon, Pikogan, Rouyn-Noranda, Témiscaming, Spruceholme Inn, Maniwaki, Saint-Michel-des-Saints, La Tuque et, finalement, l’arrivée le 10 février à Wendake.
« Tout au long du parcours, nous avons reçu un accueil remarquable, ce qui prouve que notre randonnée a atteint son but de promotion de la réconciliation. Les gens nous ont prouvé qu’ils veulent passer à autre chose et changer leur vie. »
Les conditions qui prévalaient le long du parcours, en raison de l’hiver trop clément que nous avons, ont obligé tous les participants à se dépasser.
Jusqu’à la deuxième étape de notre aventure à Essipit, les conditions étaient bonnes. Par la suite, les choses se sont gâtées. Après avoir dépassé les Monts-Valin en direction de Jonquière, c’est là que la misère a débuté. Avant d’arriver à Jonquière, nous avons roulé sur du sable, de la roche. Nous avons vraiment pris la mesure de l’enfer du réchauffement climatique.

AJUSTEMENTS NÉCESSAIRES
Devant les obstacles rencontrés, et surtout en tenant compte des capacités des membres du groupe pour conduire une motoneige, il a fallu faire des ajustements.
« Avec les obstacles que nous avions rencontrés et en sachant ce qui s’en venait après nous être informés, il a fallu procéder à des changements pour la caravane, d’expliquer Christian Flamand. Ces changements, en plaçant en avant les plus forts et les moins expérimentés à l’arrière, leur a permis de respecter leur rythme et nous a permis de vivre une arrivée réussie, samedi à Wendake. »
Tout au long de l’aventure, plusieurs ont connu des problèmes.
« Nous avons eu des malchances comme des sorties du sentier, des accidents, certains se sont endormis aux commandes parce qu’ils étaient trop fatigués, d’autres ont fait de fausses manœuvres dues à la fatigue extrême, certains ont manqué des courbes, d’autres ont fait des tête-à-queue. Vraiment, tous les membres de l’aventure ont été sollicités physiquement à l’extrême, en raison des conditions affreuses. Même moi qui pratique le hors-piste en pensant que c’est plus difficile, je me suis rendu compte que rouler dans des sentiers fédérés, c’est plus exigeant, surtout qu’avec les conditions climatiques nous avions des pièges un peu partout. C’était vraiment pénible. »
CONDITIONS EXTRÊMES
Les motoneiges ont aussi été poussées au maximum de leurs capacités.
« Avec ces conditions extrêmes, et surtout à cause du manque de neige, les moteurs des motoneiges chauffaient, avec des températures de 105-110 degrés lorsque nous roulions à 20 ou 25 km/h en raison des conditions. Nous avons aussi dû remplacer régulièrement des pièces comme les glissières et les lisses de nos skis. Il a fallu dévaliser littéralement trois concessionnaires BRP en achetant tout le matériel nécessaire, afin de nous créer des réserves. Les membres de l’expédition ont dû dépenser beaucoup d’argent pour réaliser l’exploit de terminer l’épreuve. »
Heureusement, à l’arrivée, un accueil très chaleureux attendait tous ces braves.
« Quel accueil ! Des gens s’étaient déplacés de partout pour venir nous rencontrer. Des gens de Schefferville, de la Côte-Nord, des quatre coins du Québec étaient là. C’était vraiment chaleureux et, surtout, notre mission a été accomplie, soit d’arriver à la réconciliation. »
M. Flamand a tenu à remercier ses commanditaires, comme Airmedic et Choko. Sous peu, il prévoit d’organiser un rendez-vous pour rendre hommage à tous les bénévoles qui ont rendu cette aventure possible.
Airmedic pour assurer la sécurité
Pour assurer la sécurité des membres de l’expédition, Christian Flamand pouvait compter sur l’expertise d’Airmedic.
« Il est certain que les conditions très difficiles ont fait en sorte que les journées étaient beaucoup plus longues, d’expliquer Jean-Patrick Laflamme, directeur des relations publiques et des communications chez Airmedic, qui a suivi toute l’épreuve. La situation représentait un potentiel de risques plus élevé. Nous étions vraiment au fait de ce qui se passait sur le terrain grâce au paramédic Benoit Cloutier, qui était le premier intervenant au cas où. Il a suivi les sites et évalué la situation, et, ensuite, il pouvait communiquer avec notre centrale, afin que nous puissions déployer un hélicoptère au besoin, le plus rapidement possible. Nous avons eu chaud par moments, mais heureusement, il n’y a pas eu d’accidents nécessitant notre intervention. Nous avions établi une méthode pour savoir où pouvait se poser l’hélicoptère en cas de besoin tout au long du parcours, afin que nous puissions prendre en charge le patient, au cas où. »