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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Une décoration d’Halloween qui fait un peu trop peur à Montréal

Le réalisme du faux cadavre portant des jeans et des souliers Converse a choqué plusieurs passants.
Le réalisme du faux cadavre portant des jeans et des souliers Converse a choqué plusieurs passants. Photo Olivier Faucher
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2022-10-11T17:20:11Z
2022-10-11T23:20:02Z
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Un faux cadavre «très réaliste» pendu au-dessus d’un trottoir de Montréal pour l’Halloween ne fait pas l’unanimité dans le quartier et est dénoncé par des organismes de prévention du suicide. 

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Depuis quelques jours, les passants se baladant sur la rue Saint-Urbain dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville à Montréal voient au-dessus de leur tête une décoration qui donne froid dans le dos.

Un faux cadavre ligoté portant des jeans et dont la tête est couverte d'un sac ensanglanté y est pendu avec une corde sur la branche d’un arbre.

«Ça a l’air tellement vrai de la tête au pied. Je pensais que c’était vraiment quelqu’un qui se suicidait pour vrai. Ça m’a fait peur», exprime Jennifer Lam, une passante qui se rendait au travail lorsqu’elle a vu la décoration pour la première fois hier. Le Journal a d’ailleurs été témoin du saut qu’elle a fait lorsqu’elle l’a aperçue. 

Ce faux cadavre pendu pour l'Halloween sur la rue Saint-Urbain dans l'arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville suscite l'indignation de plusieurs internautes.
Ce faux cadavre pendu pour l'Halloween sur la rue Saint-Urbain dans l'arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville suscite l'indignation de plusieurs internautes. Courtoisie

«Le soir, il fait noir, honnêtement, une vieille personne pourrait voir ça et faire une crise cardiaque», ajoute Mme Lam.

Laurie, une voisine de 61 ans, n’aime pas du tout non plus voir un faux cadavre pendu devant chez elle.

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«Il y a tellement de violence à Montréal ces temps-ci qu’on ne commencera à mettre du monde pendu après les arbres. Il y a des enfants qui voient ça», souligne-t-elle.

Une belle déco, disent d’autres voisins

D’autres voisins interviewés par Le Journal ont plutôt aimé la décoration, jugeant que celle-ci jouait bien son rôle de faire peur aux gens à l’approche de l’Halloween.

«C’est une bonne décoration d’Halloween! croit Manpreet Singh, 37 ans. Tout le monde vient et s’arrête pour prendre des photos.»

«Honnêtement, ça me dérange zéro. Je sais bien que c’est l’Halloween et j’ai déjà vu pire», réagit Danny, un voisin de 37 ans.

Des organismes dénoncent

Des organismes œuvrant en prévention du suicide sont toutefois convaincus que cela va trop loin.

«C’est vraiment très réaliste et je crois qu’on n’a pas mesuré les impacts que ça peut avoir», croit Sylvie Boivin, directrice générale de Suicide Action Montréal. 

«Il y a une connotation très violente à la pendaison. Que ce soit par suicide ou si on regarde les époques où on pendait les gens. Il y a peut-être des personnes qui ont vécu des situations dans leur famille ou qui ont déjà été bien malgré elles devant une personne qui s’est suicidée par pendaison, ajoute Mme Boivin. On devrait éviter d’avoir ce genre de décoration-là.»

«Sur le coup, on pense que c’est une bonne idée, mais ça peut vraiment choquer des gens, soutient quant à lui Jérôme Gaudreault, PDG de l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS). Malheureusement, le phénomène du suicide est banalisé et on l’utilise à plusieurs sauces sans réaliser qu’on peut choquer des gens qui ont vécu des traumatismes.»

Matthew Farah a tenu a poser fièrement devant son oeuvre même s’il s’excuse d’avoir choqué certaines personnes.
Matthew Farah a tenu a poser fièrement devant son oeuvre même s’il s’excuse d’avoir choqué certaines personnes. Photo Olivier Faucher

De son côté, celui qui a installé le faux cadavre ainsi que de nombreuses autres décorations d’Halloween devant chez lui s’est montré peu bavard lorsque Le Journal l'a croisé.

«[Mon intention], c’est juste de faire peur. Je m’excuse! Je ne veux pas choquer le monde», a dit Matthew Farah.

Le Service de police de la Ville de Montréal et l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville n’avaient pas répondu aux questions du Journal mardi soir.

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