Une coupe Stanley d’ici cinq ans

Jean-Charles Lajoie
Le Canadien a gagné jeudi soir un match qu’il aurait perdu il y a un an. Mal ajusté, pas très opportuniste, le CH n’a pas disputé un grand match face à des Bruins tellement loin de ceux que l’on a connus.
Toutefois, je m’en fous! Seul le résultat compte et, dans ce registre, les deux précieux points de classement valent leur pesant.
Mon ami Jean-Nicolas Blanchet m’a invité à un petit questionnaire de compatibilité jeudi lors de sa chronique à l’émission. Ses questions portant sur l’avenir du Canadien et la perspective de le voir ramener la coupe Stanley à Montréal d’ici cinq ans m’ont inspiré.
Voici donc ma prédiction: dans cinq ans, au terme de la saison 2029-2030, le Canadien remportera la Coupe Stanley.
Et je pose mon diagnostic avec vous quant à la composition de l’équipe lors de cette conquête, qui sera la première en 37 ans à Montréal.
D’abord, Nick Suzuki pivotera toujours le centre du premier trio de l’équipe. Au sortir d’une autre saison de 30 buts et 100 points, le double gagnant du trophée Selke connaîtra des séries affolantes. À sa gauche, son fidèle scoreur Cole Caufield, qui, lui, viendra de marquer 50 buts pour la première fois de sa carrière, après trois campagnes de 40 buts ou mieux.
À leur droite...? Mystère absolu, si ce n’est l’assurance que j’ai de vous dire que ce ne sera pas Juraj Slafkovsky. Le gros ailier slovaque n’aura pas quitté Montréal, mais, si le Canadien aspire à remporter la Coupe Stanley, il lui faudra un ailier grand format avec plus de constance et d’instinct autour du filet que «Slaf».
Michael Hage se sera développé sous les bons conseils du vétéran centre de deuxième trio qui arrivera cet été et sera néanmoins reparti lors de la campagne 2029-2030.
Hage alimentera à merveille Ivan Demidov à sa droite et un certain... Patrik Laine, qui aura accepté une diminution salariale importante afin de demeurer la propriété du CH jusqu’au terme de la campagne 2030-2031.
Ensuite, ça devient intéressant. Dans cin, ans, Brendan Gallagher travaillera dans l’organisation du CH, mais sera à la retraite. Josh Anderson, Christian Dvorak, Joel Armia, Kirby Dach, Alex Newhook et Jake Evans seront partis.
En défense, Lane Hutson n’a pour le moment pas de partenaire identifié sur le premier duo. Kaiden Guhle et David Reinbacher seront l’assurance tous risques du CH à la ligne bleue. On parlera du meilleur deuxième duo de défenseurs de la LNH, avec raison. Si, bien entendu, le genou de Reinbacher tient le coup.
Adam Engström devrait se faufiler parmi tous les excellents espoirs de l’équipe en défense et ainsi faire la paire avec Alexandre Carrier sur le troisième duo à la ligne bleue. Exit Logan Mailloux et Arber Xhekaj, qui connaîtront de très bons moments ailleurs, ce qui alimentera les débats des observateurs.
Devant le filet, Jacob Fowler en sera à sa quatrième saison complète avec l’équipe, sa troisième comme portier numéro un, tandis que Samuel Montembeault aura accepté une entente longue durée afin de demeurer la propriété du CH et agir avec assurance comme second violon de très grande qualité.
Ah oui, Martin St-Louis sera encore le coach du Canadien en 2029-2030. Par sa volonté, mais aussi la mienne.
St-Louis est beau à voir évoluer derrière ce prestigieux banc et ce n’est pas demain que je vais me tanner de ses citations métaphoriques d’exception.
Geoff Molson aura résisté au contexte économique mondial en désuétude afin de mener à terme son grand projet de reconquête. Il annoncera à l’été 2030 lors d’une énième réception avec la coupe Stanley qu’il entamera le processus de vente de son holding Groupe CH, une bagatelle qui se chiffrera alors autour de cinq milliards de dollars en devises canadiennes.