Une coalition demande un moratoire sur les fermetures de succursales de la SAQ
Le ministre des Finances Eric Girard interpellé pour qu’il intervienne


Martin Lavoie
La fermeture de succursales de la SAQ ne passe pas dans plusieurs communautés au point où une coalition s’est formée pour demander un moratoire tout en interpellant le ministre des Finances Eric Girard pour qu’il intervienne.
La SAQ a annoncé la fermeture de huit succursales en 2025, dont celle de la rue du Campanile, à Québec, le 31 août. Le magasin de Rivière-Bleue dans le Témiscouata et celui du centre-ville de Chicoutimi ont cessé leurs activités respectivement en mars et en avril.
Au même moment, la SAQ annonçait la création de 34 agences dans des commerces privés.
Mais plusieurs redoutent l’impact économique sur les commerces entourant les SAQ.
«La SAQ dit fermer des succursales non rentables. Ça n’existe pas des succursales non rentables. Ce n’est qu’un changement profond de son modèle d’affaire qu’elle est en train de faire en catimini pour changer le réseau de succursales en quelque chose d’obscur qu’on ne connaît pas», a lancé Christian Savard, directeur général de Vivre en ville lors d’une conférence de presse mercredi devant l’Assemblée nationale.
«On demande d’annuler les fermetures annoncées et de faire un moratoire pour faire un véritable débat sur la question. La SAQ doit se doter d’une véritable responsabilité territoriale. Les enjeux sur les centres-villes, les artères commerciales, les villages sont trop grands pour la vitalité économique et commerciale», a-t-il ajouté.
Grand absent
Il dénonce aussi l’absence du ministre Girard dans le débat.
«Ce silence est assez troublant. L’orientation de la SAQ lui provient du gouvernement et au premier chef du ministre des Finances. Il doit remettre la SAQ sur le droit chemin», a dit M. Savard.

«Il y a un effet d’entraînement important des succursales sur les autres commerces. Il est important de prôner une bonne pratique en mettant en valeur une vision globale et cohérente en aménagement du territoire. On demande aux villes et aux municipalités d’agir en ce sens. La SAQ doit aussi assumer cette responsabilité», a raconté la présidente de l’Ordre des urbanistes du Québec, Nathalie Prud’homme.
Nuire à la revitalisation
Selon les chiffres que Jean-Luc Lavoie a obtenus, les SAQ de Québec ont connu une baisse de revenus de 0,8% l’an dernier. Par contre, la succursale du Campanile aurait connu une hausse de 4%, profitant de la revitalisation du secteur.

«La SAQ mine l’ensemble du travail de revitalisation que nous déployons. Elle émet une directive à ses gestionnaires de ne pas participer aux plans de revitalisations des artères commerciales. Elle répond qu’elle ne veut pas participer à un débat politique. Ce n’est pas un débat politique. C’est une prise en charge de l’économie de nos artères commerciales», insiste le président de l’Association des gens d’affaires du Campanile.
Il voudrait aussi plus de transparence de la SAQ pour obtenir les chiffres des performances réelles des succursales.
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