«Une claque en pleine face» pour les agents de bord d’Air Canada

Marianne Langlois
Quelques heures après l'entrée en vigueur du lock-out visant les agents de bord d’Air Canada, la ministre de l’Emploi Patty Hajdu ordonne le retour au travail.
« C’est une claque en pleine face du gouvernement, on a l’impression qu’Air Canada savait ce qui s’en venait et que c’est pour ça qu’ils ne se sont pas présentés à la table », a commenté Julie Potvin, vice-présidente du syndicat des agents de bord de Montréal d’Air Canada.

Depuis 00h58, les avions d’Air Canada sont cloués au sol, alors que plus de 10 000 agents et agentes font du piquetage afin de réclamer de meilleures conditions de travail.
À l’aéroport de Montréal, ce sont plusieurs centaines d’agentes et d'agents de bord qui s'étaient rassemblés afin de se faire entendre.

« Ce n’est pas par gaieté de cœur qu’on est ici, on veut que nos heures de travail soient payées et on veut une reconnaissance. Même nos passagers nous mentionnaient qu’ils étaient derrière nous cette semaine », a mentionné une jeune agente de bord qui ne souhaitait pas divulguer son identité de peur de perdre son emploi.
Le calme avant la tempête
À l’intérieur de l’aéroport, c’était un samedi matin plus tranquille que ce qu’on aurait pu imaginer en plein milieu du mois d’août.
« On a passé la nuit ici, on est là depuis hier en fin d’après-midi parce qu’on a réussi à réserver des billets avec une autre compagnie, mais qu’on voulait être certains d’avoir notre place dans l’avion », a commenté Daniela Marchasini, une Italienne qui venait de passer 10 jours à Montréal.

Puis, arriva l’annonce de la ministre fédérale qui a demandé au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) d’imposer un arbitrage exécutoire aux deux parties.
Malgré l’annonce, les employés en grève étaient toujours sur place en après-midi et continuaient de recevoir plusieurs coups de klaxons en appui.
Chaotique
Au terminal d’Air Canada, c’était l’attente et la confusion la plus totale qui régnait.
« Selon le site d’Air Canada, notre vol de 17h50 à destination de Paris est maintenu », a mentionné Aurélie Charlery au Journal.

La mère de famille attendait que son numéro de vol soit appelé, alors qu’elle se tenait près des postes d’enregistrement avec son conjoint et son fils.
« On savait qu’il y avait une grève, mais comme notre vol était toujours affiché on s’est déplacé, on ne savait pas ce qui adviendrait dans le cas contraire, aurions-nous été remboursés », s’interrogeait son conjoint Nicolas Charlery.
Plus tôt en journée, un couple qui tentait de réserver des billets pour rentrer à la maison avec une autre compagnie ne savait pas s'ils y arriveraient.
« On avait un vol de retour vers la Belgique de prévu aujourd'hui, mais tout est complet ou alors le double du prix », déplore Cindy Miguel, rencontrée vers 11h00 à l’Aéroport de Montréal.

Plusieurs vols d’Air Canada étaient affichés comme annulés en fin de journée.