Assouplissements: une «claque au visage» des gyms et des spas
Olivier Faucher | Journal de Montréal
Les propriétaires de gyms et de spas sont furieux d’avoir été carrément exclus des assouplissements du gouvernement et se demandent en quoi leur milieu est considéré comme plus à risque.
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«Pour moi, c’est une claque au visage, ce manque de considération, exprime Charly Vivès, conseiller régional pour l’est du Canada pour les gyms Orangetheory. Passer après les salles de spectacles, les cinémas, ça en dit beaucoup sur comment le conditionnement physique est vu par les décideurs au Québec, ce qui est malheureux.»
Le premier ministre François Legault a indiqué lors de son point de presse mardi que la levée de restrictions pour les gyms et les spas arriverait au cours d’une «troisième étape» d’assouplissements sans toutefois donner de date pour celle-ci.
«Je pense que le milieu est identifié comme dangereux, mais on ne sait pas sur quelles données ça se base», mentionne Gabriel Hardy, propriétaire du Gym Le Chalet à Québec et porte-parole québécois du Conseil canadien de l’industrie du conditionnement physique. «Sur quoi on se base pour dire que nos milieux ne sont pas assez sécuritaires pour être relancés ?»
L’industrie a fait valoir dans les dernières semaines qu’elle devrait être priorisée dans la levée des mesures puisqu’elle joue un rôle positif sur la santé de la population.
Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Gabriel Hardy, propriétaire du gym Le Chalet et porte-parole provincial au conseil canadien de l’industrie du conditionnement physique, sur QUB radio:
Impacts financiers
En plus de voir de nombreux employés quitter le domaine qui a subi des fermetures pendant 13 des 21 derniers mois, les gyms de la province accumulent les dettes malgré l’aide du gouvernement fédéral.
Gabriel Hardy indique qu’un sondage récent mené à travers l’industrie a démontré que chaque centre s’est endetté en moyenne à hauteur de 50 000$ à 100 000$ depuis le début de la crise sanitaire.
«Ça va être excessivement difficile à rembourser parce qu’un gym fait entre 0 et 5% de profit par année. Plusieurs nous disent que ça va prendre entre 3 et 5 ans à rembourser.»
«On s’approche très sérieusement du nombre à six chiffres pour les dettes pour chaque franchisé [de Orangetheory]», constate aussi Charly Vivès.
Les spas invitent Legault
La grogne s’est également fait sentir dans l’industrie du spa après le point de presse du gouvernement.
«On invite le premier ministre et le ministre de la Santé à venir visiter nos spas. Je suis convaincue que s’ils venaient voir ce que c’est, qu’ils nous auraient rouverts aujourd’hui», lance pour sa part Véronyque Tremblay, PDG de l’Association québécoise des spas. Elle s’est dite «très déçue» de ne pas être parmi les premiers secteurs déconfinés, puisque «la majeure partie» de leurs activités se déroule à l’extérieur.