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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Cette chirurgienne québécoise exilée au Texas par amour

Une médecin de Sherbrooke n’est jamais revenue de son stage aux États-Unis

L’urologue Maude Carmel travaille dans un hôpital de Dallas, au Texas, depuis 12 ans, après être tombée en amour avec un Américain.
L’urologue Maude Carmel travaille dans un hôpital de Dallas, au Texas, depuis 12 ans, après être tombée en amour avec un Américain. Photo fournie par MAUDE CARMEL
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

2025-12-22T05:00:00Z
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Formés au Québec, pas moins de 425 médecins pratiquent hors de la province selon le Collège des médecins. Le Journal vous présente l'histoire de certains d'entre eux qui ont choisi de travailler aux États-Unis et c'est n'est pas pour l'argent.


Une chirurgienne de Sherbrooke qui a fait un stage aux États-Unis s’y trouve toujours, 12 ans plus tard... après être tombée en amour avec un Américain.

«Quand je suis partie pour mon stage, j’avais l’intention de revenir!» jure Maude Carmel, une médecin expatriée à Dallas, au Texas.

La carrière de cette spécialiste a pris une tournure inattendue lors d’un stage de perfectionnement à Cleveland, en 2011.

Même si elle avait conclu une entente avec un hôpital québécois pour son retour, la vie en a décidé autrement.

«Je suis toujours là»

«J’ai rencontré un Américain, il ne parlait pas français. Donc, j’ai commencé à chercher une job aux États-Unis, raconte-t-elle. Douze ans plus tard, je suis toujours là!»

L’urologue Maude Carmel.
L’urologue Maude Carmel. Photo fournie par MAUDE CARMEL

«J’avais toutes les idées préconçues du Texas, avoue la femme de 42 ans. Mais Dallas n’est pas le Texas profond qu’on voit dans les films. C’est une très belle ville.»

Employée de l’hôpital UT Southwestern Medical Center, la Dre Carmel est spécialisée en urologie féminine. Elle opère toutes sortes de conditions: incontinence urinaire, reconstruction pelvienne, masses rénales, etc.

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Elle opère deux à trois fois par semaine, soit beaucoup plus que les chirurgiens d’ici. Elle a aussi accès à des robots à la fine pointe de la technologie.

«Ça n’arriverait jamais au Québec, surtout avec ma surspécialité. Il y a quelques robots au Québec, mais ils sont priorisés pour les cancers», compare-t-elle.

Par ailleurs, les chirurgies ne sont jamais annulées par manque d’employés en fin de journée.

«Ils vont juste trouver d’autres infirmières. On finit souvent plus tard que prévu», dit cette mère de deux enfants qui gère du mieux qu’elle peut la conciliation travail-famille, avec des semaines de près de 60 heures.

Attente de deux mois

Autre différence majeure avec le Québec: les patients attendent en moyenne deux mois pour être opérés.

«Et le monde trouve ça long, rigole-t-elle, ajoutant que les patients magasinent leur chirurgien. C’est le marketing total. Les patients font leurs recherches.»

Dans ce coin de pays, sa base d’espagnol lui sert davantage que son français. Pour ce qui est de sa rémunération, elle est payée à salaire, et non pas à l’acte.

«J’ai un salaire comparable au Québec. Mais, jusqu’à il y a cinq ans, j’étais vraiment plus bas», souligne-t-elle.

Toutefois, le «bordel» des assurances occupe beaucoup la chirurgienne, qui doit souvent trouver des solutions pour les patients peu fortunés.

«Les médicaments ne sont pas toujours couverts. Des fois, le patient arrive à la pharmacie et ça coûte 400$ par mois. Il y a beaucoup de paperasse. Ce sont bien des frustrations», soupire-t-elle.

Bien installée aux États-Unis, la Dre Carmel ne prévoit pas revenir au Québec.

«Pour la vie de tous les jours, ça va très bien. Mais il ne faut pas parler de politique avec n’importe qui, avoue-t-elle. C’est plus difficile pour ma culture. Je m’ennuie de mes amis, ma famille. Et du magasinage au Québec! »

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