Une cérémonie en hommage à la sans-abri morte près d’un chantier de construction
TVA Nouvelles
Des dizaines de personnes, dont des membres de la famille, se sont réunies, lundi, au square Cabot, pour rendre hommage à Elisapee Pootoogook, cette itinérante autochtone retrouvée morte près d’un chantier de construction.
Le corps de la femme de 61 ans avait été retrouvé le 13 novembre au matin près d’un chantier aux environs du métro Atwater et du square Cabot dans l’ouest de l’arrondissement de Ville-Marie, à Montréal.

Elisapee Pootoogook avait l’habitude de se réfugier dans le métro Atwater, la nuit, pour se réchauffer. C’est ce qu’elle tentait de faire, la veille de sa mort, puisqu’il n’y avait plus de place dans les centres d’hébergement pour femmes autochtones.
Toutefois, des inspecteurs de la STM l’ont chassée à répétition de l’édicule. Elle s’était donc résignée à trouver refuge sur un chantier de construction. Elle a été retrouvée morte, gelée, le lendemain matin.

Lundi, la communauté était toujours ébranlée par la tragédie.
«Je veux que les peuples aborigènes, les Inuits, obtiennent des logements à bas prix parce que c’est trop cher. C’est pour ça qu’ils dorment dehors. Je prie pour obtenir de l’aide. Je ne veux pas qu’on perde d’autres personnes inuites, aborigènes ou blanches. Ça va être un hiver froid et très difficile», a lancé l’une de ses cousines présentes à la cérémonie.

Elisapee Pootoogook était à Montréal depuis environ 8 ans, où elle était venue pour recevoir des soins pour traiter une méningite, selon le Nunatsiaq News. Mais elle s’est rapidement retrouvée à la rue. La dame avait également des problèmes d’alcool.
Son décès n’est pas sans rappeler celui de Raphaël André, lui aussi un itinérant autochtone, qui avait était retrouvé mort après s’être réfugié dans une toilette chimique pour se cacher des policiers, l’hiver dernier.

À la suite de la mort de M. André, un abri temporaire a été aménagé au square Cabot, mais sa capacité est limitée à 16 personnes afin qu’on puisse respecter les mesures sanitaires liées à la pandémie de COVID-19. Ce faisant, l’abri ne répond pas aux besoins réels de ces personnes vulnérables.