Une campagne publicitaire contre le lait américain

Les Producteurs de lait du Québec lancent une autre campagne publicitaire qui va faire jaser, cette fois pour se protéger d’une possible invasion des produits américains dans nos épiceries.

Dans une première publicité de 75 secondes, la réalisatrice Monia Chokri apporte sa touche cinématographique avec un scénario inspiré du film E. T. alors que les extra-terrestres menacent de voler notre lait.

Mais «La Protectrice», une jeune fille qui vit sur la ferme veille au grain pour protéger sa terre et ses animaux, une création qui rappelle le travail derrière les publicités du lait dans le temps des Fêtes.

«C’est tout en émotions, on est très fiers de ce message-là», a confié Daniel Gobeil, président des Producteurs de lait du Québec au micro de Mario Dumont, à QUB radio et télé.

M. Gobeil a indiqué que le lait américain a fait son entrée sur les tablettes des épiceries du Québec et les menaces constantes du président américain sur la gestion de l’offre inquiètent les producteurs.

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Comme il le claironne, Donald Trump pourrait demander encore plus d’accès au marché canadien pour les produits laitiers américains.

Un gros non

Selon le dernier sondage Léger, une grande majorité de Québécois ne veulent rien savoir du lait fait aux États-Unis alors que 80% s’inquiètent que des produits américains puissent remplacer les produits laitiers canadiens.

Des chiffres encore plus révélateurs révèlent que 94% des Québécois jugent qu’il est important de protéger la sécurité alimentaire et d’encourager une production locale d’aliments.

«Quand on voit les concessions dans les accords commerciaux, ça inquiète toujours nos consommateurs», fait remarquer Daniel Gobeil.

Carney et le Bloc

À l’occasion du discours du trône, le premier ministre Mark Carney a réitéré la promesse faite en campagne électorale, rappelle M. Gobeil.

La gestion de l’offre ne ferait pas partie des prochaines négociations de libre-échange, possiblement en 2026.

«C’est sûr que pour nous, si on dit que ce n’est pas sur la table [...]. Nos producteurs ont des attentes [envers M. Carney]», a-t-il souligné.

Le Bloc Québécois a aussi fait de cet enjeu une priorité en campagne électorale.

Comme promit par le chef Yves-François Blanchet, un projet de loi pour protéger la gestion de l’offre a été déposé dès l’ouverture des travaux parlementaires ce jeudi.