Une boîte à surprise


John Limniatis
On s’ennuie rarement à Montréal dans l’entre-saison. Encore une fois, les dirigeants de feu l’Impact ont été occupés, c’est le moins qu’on puisse dire. Refonte de l’image, départ de l’entraîneur-chef, arrivée d’une pléiade de joueurs. On serait essoufflé à moins.
Ajoutez à cela la pandémie, qui continue d’obstruer notre quotidien, et vous vous retrouvez dans une situation pour le moins inédite, pour ne pas dire chaotique.
C’est ultimement ce qu’on peut retenir de ce début de saison qui s’amorce officiellement samedi prochain : un plongeon dans l’inconnu pour les amateurs de soccer montréalais.
Qui peut réalistement prédire quelle saison attend le CF Montréal ? Et puisque les premiers matchs se joueront en Floride, doit-on tempérer nos attentes ? L’an dernier, la période de délocalisation subie en fin de saison au New Jersey par l’équipe avait été pour le moins difficile. A-t-on appris de celle-ci ? On le souhaite.
Salut, Thierry !
Malgré ce qu’on peut en penser, le départ de Thierry Henry demeure la plus grosse surprise de l’entre-saison. J’aurais aimé le voir rester une autre année pour qu’il ait l’occasion d’implanter un peu plus clairement son projet de jeu.
Wilfried Nancy assure maintenant sa suite et, de ce que je peux lire et entendre, l’entraîneur québécois s’inscrit dans la continuité du chemin tracé par son prédécesseur.
Que le CF Montréal ait donné les rênes de l’équipe à Nancy, c’est une décision prudente. Je connais bien l’homme, je sais qu’il est sincère et qu’il ne ménagera aucun effort pour améliorer l’équipe.
Dans une certaine mesure, il prend aussi le poste dans des circonstances similaires à celles ayant entouré Henry : il a besoin de prouver sa compétence, de montrer au monde entier qu’il n’est pas « juste » un entraîneur adjoint.
En ce sens, il rappelle aussi le parcours de Mauro Biello, qui avait été adjoint de plusieurs pilotes avant d’être promu au sommet de la hiérarchie des entraîneurs du club. Pour Nancy comme pour Biello à l’époque, ce sera l’occasion de mettre ses propres idées de l’avant, ce qu’il devait assurément mettre en veilleuse par moments avec les pilotes précédents.
Nouvelle image
Ceux qui me connaissent savent que je me fous des habits, que je n’ai pas grand-chose à faire du graphisme d’un logo.
Que les dirigeants de l’équipe aient décidé de remodeler l’image de marque du club, je n’en ai pas grand-chose à cirer. Par contre, j’ai la forte impression que ces derniers avaient mal anticipé la réaction des partisans. J’aurais aussi aimé qu’on garde une place pour le nom « Impact » quelque part dans toute cette refonte de l’image.
Au bout du compte, le marketing et l’image de l’équipe se cristalliseront réellement autour des performances de l’équipe. S’il y a de la qualité sur le terrain, l’enrobage autour ne deviendra qu’anecdotique, à mon avis. En effet, ces couleurs, ces nouveaux habits ne veulent rien dire sans les joueurs pour les incarner ni la victoire pour leur donner une patine scintillante.
Enfin, ça commence
Dans les chambardements de l’effectif, des couleurs et de l’entraîneur, on a peu parlé du premier match de la saison, qui s’amène samedi prochain.
Dès le départ, le CF Montréal fera face à un adversaire de taille, le Toronto FC. Le rival de toujours sera un bon test pour les hommes de Nancy puisqu’il est encore considéré parmi les favoris de la MLS. Doit-on rappeler que le TFC a terminé 2e au classement général la saison dernière ?