Une belle histoire d’amour au cœur de l’entreprise de Jacynthe René
On visite la boutique en ligne de Maison Jacynthe à maisonjacynthe.ca

Michèle Lemieux
Au fil des ans, Jacynthe René a établi une marque respectée, ouvert 14 Maison Jacynthe, et développé son entreprise d’une manière exceptionnelle. Le 4 septembre dernier, l’entrepreneure a franchi une autre étape en lançant Maison Jacynte X Holt Renfrew, au sein du prestigieux magasin Holt Renfrew Ogilvy, à Montréal. Dans quelques jours, c’est à New York puis à Paris qu’elle offrira sa ligne de produits naturels et de cosmétiques véganes. À 52 ans, Jacynthe incarne pleinement les valeurs qu’elle défend et peut compter sur le soutien de sa famille: son amoureux, Sylvain, avec qui elle a bâti ce succès, et ses trois fils, Louis, 21 ans, Charles, 15 ans, et Jonathan, 9 ans.
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Jacynthe, ton entreprise, Maison Jacynthe, continue de se développer. Offre-nous un survol de tes projets.
Beaucoup de choses se sont décidées ces derniers mois. Nous avons été les maquilleurs officiels du M.A.D. (Festival mode et design de Montréal), qui est une institution. Nous avons maquillé les mannequins pour tous les défilés. Qu’on ait choisi Maison Jacynthe, c’est une belle reconnaissance. Il y a eu aussi la rentrée chez Holt Renfrew Ogilvy à Montréal, le 4 septembre. Le 20 septembre, nous irons à New York, et le 2 octobre, nous serons à Paris pour ouvrir des pop-up pendant trois mois, la première à Soho et la seconde à côté du Musée du Louvre. Le Vogue et les magazines à l'international couvriront l’événement.
Comptes-tu être sur place pour ces événements?
À New York, c’est certain que j’y serai, et je vais essayer de trouver le temps d’aller à Paris. Je peux compter sur une belle équipe, dont plusieurs sont là depuis le début: Karine, coordonnatrice des boutiques, et Zachary, mon bras droit, qui s’occupe des relations publiques et des médias sociaux. Au laboratoire, nous avons une directrice scientifique extraordinaire, Alice, qui veille à la qualité des produits. Au marketing, j'ai des filles comme Salma et Mérika. Ce sont des femmes et des hommes qui m’amènent plus loin. C’est une belle famille. Nous sommes proches. C’est la même chose avec les clients: nous avons formé une tribu, et j’aime ce que nous construisons. Je crois que ce qui nous rassemble, ce sont nos valeurs.

Tes produits sont nés d’un besoin de partager tes découvertes, si je ne m’abuse?
Effectivement. Nous ne faisons pas des produits pour faire des produits. Je consomme tout ce que nous fabriquons. Quand j’ai commencé, je n’étais pas une influenceuse: je le suis devenue à cause du style de vie que je propose. Je n’ai jamais mis un produit sur le marché en y associant mon nom sans d’abord connaître le labo qui le fabriquait. Jusqu’au bout de la chaîne, nous partageons les mêmes valeurs. Nous avons toujours eu à cœur d’offrir des produits de qualité, fabriqués à partir d’ingrédients de la meilleure qualité qui soit. Il n’y a pas de remplissage. Personne n’offre ça dans le monde. Des gens parmi les plus influents dans le milieu de la mode parlent de nous. À l’international, il y a un intérêt pour ce que nous faisons. Nous avons bâti notre marque un produit à la fois. Lorsque je vivais une période de simplicité involontaire, après la naissance de mon premier fils, Louis, je n’avais pas de moyens. Je voulais avoir accès à du naturel.
J’ose dire que sur ce plan, tu as fait partie des précurseurs.
Oui, je disais aux femmes qu’il fallait pouvoir manger nos cosmétiques. Mon bébé pouvait même manger le karité vanillé que j’appliquais sur sa peau en toute sécurité. Je pense que les gens reconnaissent la qualité et l’intégrité de cette démarche. Nous composons avec la nature. Par exemple, je sais que je n’aurai plus accès à l’huile d'argan d’ici quelques années, car au Maroc, il n’y a plus de pluie. S’il y a une huile essentielle que je sais menacée, je la laisse tranquille. Je fais tout par instinct: ça ne trompe pas. Mon chum est là pour le côté plus logique.
Est-ce satisfaisant de construire à deux?
Nous serions bien sans l’entreprise, mais elle est tout ce que nous aimons. Ce que nous proposons, c’est notre mode de vie. Pour tous les projets, nous n’invitons pas les comptables à la table de discussion. Nous faisons certaines choses parce que nous aimons ça et parce que les gens en veulent.
Dirais-tu que vous avez été des catalyseurs, l’un pour l’autre?
Vraiment. Nous sommes ensemble depuis 20 ans, Sylvain et moi. Ni lui ni moi n’avions vécu de longue relation avant. Ensemble, nous nous émerveillons toujours et nous nous aimons de plus en plus. Je sais que j’étais faite pour être avec lui. Nous avons une famille, nous avons bâti une entreprise ensemble. Je sais qu’avec lui, je vais rire et être bien jusqu’à la fin de mes jours. Il est extraordinaire!
Quelle chance d’avoir cette certitude!
Dès que Sylvain est venu frapper à ma porte et qu’il m’a serré la main, j’ai su que c’était l’homme de ma vie. La veille, j’avais écrit ce que je ne voulais plus chez un homme, mais je n’étais pas à la recherche. Lui, il l’était. Il avait demandé à une amie de lui présenter sa perle. Notre amie commune est venue bruncher à la maison. Elle a cogné à ma porte avec Sylvain. J’étais avec Louis, qui avait alors deux ans. Je vivais à la campagne, j’avais un lama qui se promenait dans le jardin... Il représentait l’énergie dans laquelle j’avais envie d’être. Avec lui, je sentais que je pouvais m’abandonner. Je ne suis pas capable de retenir mes émotions. Il faut que je dise les choses. Dans l’heure qui a suivi notre rencontre, je lui ai demandé s’il pouvait revenir rapidement pour un autre brunch. Nous ne nous sommes plus quittés.
Mais vous ne viviez pas ensemble, si ma mémoire est bonne...
Effectivement. Nous étions bien séparément. À un moment donné, il m'a demandé s’il pouvait acheter la maison avec moi. C’était la suite normale des choses. Sylvain était fantastique pour Louis, qui était avec moi à temps plein. Il ne s’est jamais imposé. Il n’a jamais tenté de lui offrir différentes choses. Il lui offrait son temps, des promenades. Ils faisaient des arts martiaux ensemble. Ils se sont mutuellement choisis. Nous avons pris notre temps. Un jour, Louis nous a demandé un petit frère. Sylvain n’y avait jamais pensé. Nous avons eu Charles, qui a aujourd’hui 15 ans, puis Jonathan, 9 ans. J’ai eu mes enfants à six ans d’écart. Je voulais être entière pour chacun d’eux.
Faut-il rappeler que tu as été une précurseure, à l’époque?
Oui, à bien des égards. Avec l’école alternative, que j’ai fondée il y a 15 ans, ç’a été la même chose. Je voulais un modèle différent, et des papas et des mamans m’ont remerciée. Dans la vie, je partage. Je ne suis pas capable de garder les choses pour moi. Avec Maison Jacynthe, Sylvain et moi nous nous disons que tout le monde méritait de reprendre le pouvoir sur son bien-être, peu importe les problèmes vécus. Nous avons des solutions.
Avais-tu déjà rêvé d’un succès aussi grand?
Jamais. Je n’ai jamais pensé faire ce que je fais. En 2013, au moment du lancement de mon deuxième livre, Vive la détox, les gens sont venus par centaine à ma maison de Laprairie. Le premier livre, Respirer le bonheur, avait été boudé à sa sortie. Il est devenu un best-seller trois ans plus tard.
Jacynthe, convenons-en: tu es devenue un modèle pour plusieurs.
On dirait que j’ai les oreilles fermées aux compliments... (sourire) Je fais mon chemin. Le mérite que j’ai, c’est de suivre mon instinct, de rester fidèle à mes valeurs et à mes convictions. Mon moteur a toujours été de partager ce qui me faisait du bien et c’est encore le cas aujourd’hui. Je suis heureuse et remplie de gratitude. Malgré tout ce que je vis, je jouerais demain matin. Jouer, c’est ma passion. J’ai eu la chance de jouer dans Cerebrum il y a deux ans, et je ferais encore de la place pour un rôle.
Tes fils ont-ils commencé à s’impliquer dans l’entreprise?
Louis travaille avec nous depuis 5 ans à temps partiel. Il a commencé pendant la pandémie. Nous avons senti qu’il était très investi. Il a un esprit d’équipe. Nous l’avons laissé prendre des décisions. Il s’est mis à gérer bien des choses. Il a un bel instinct. C’est un être humain extraordinaire, un bon leader et un bon communicateur. Il pourrait prendre ma place un jour. (sourire) Il raffole des produits de santé naturels et de ce style de vie.
Charles, pour sa part, en est où dans sa vie?
Charles fait de la boxe. Il s’entraîne beaucoup. Il a un bon nez. Il a un grand intérêt pour la parfumerie. Chaque fois que nous développons un nouveau parfum, il faut que Charles l’aime. Il est très critique. Il peut sentir 20 parfums et dire quelle note est manquante dans chacun d’entre eux. Nous avons rencontré des distillateurs et des parfumeurs: ils n’en revenaient pas! À 15 ans, il ne sait pas encore ce qu’il veut faire, mais il désire ardemment se joindre à l'entreprise. Il a commencé son secondaire 5. Il a sa vie d’adolescent à vivre. Nous ne voulons pas forcer les garçons, nous voulons que ça vienne d’eux. La porte est grande ouverte, mais il n’y a pas de pression. Je peux comprendre que, pour quelqu’un qui veut se réaliser, ce n’est peut-être pas évident de travailler pour sa mère ou son père...
Et Jonathan?
À 9 ans, Jonathan est un communicateur né. Depuis la pandémie, il a sa propre chaîne YouTube. Il voulait parler à des amis. Il présentait ses constructions de LEGO. Pendant cette période, je faisais quatre directs par jour pour les personnes qui étaient seules. Par la suite, j'ai réduit la fréquence, mais je suis là tous les jours depuis mars 2020. Jonathan a lui aussi le désir de communiquer. Il parle parfois de ses coups de cœur. Il apporte des produits à l’école, les partage avec ses amis. Je ne sais pas encore ce qu’il va faire dans la vie. Chacun est à sa place et tout comme Sylvain, je les accompagne dans le cheminement qui leur est propre...