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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Une bactérie identifiée comme responsable d’une hécatombe chez les étoiles de mer

Après la perte de 90% de la population mondiale en 10 ans, les chercheurs espèrent pouvoir désormais enrayer la maladie

Photo AFP
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Agence QMI

2025-08-05T18:03:37Z
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Après 10 ans de mystère, une équipe de chercheurs de la Colombie-Britannique a découvert la cause d’une épidémie qui a décimé près de 90% des étoiles de mer tournesol sur la côte ouest de l’Amérique du Nord.

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Plus de 5,8 milliards d’étoiles de mer ont été décimées par cette terrible maladie en 10 ans, soit près de 90% de la population mondiale de l’espèce.

L’étoile de mer tournesol figure sur la liste rouge des espèces en danger critique d’extinction de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Une hécatombe silencieuse

Le mystère planait depuis 2013 sur ce phénomène qui touchait les étoiles de mer tournesol (Pycnopodia helianthoides) dans l’océan Pacifique, autrefois abondantes.

Cette affection, appelée le «Syndrome du dépérissement de l’étoile de mer» (SDEM), provoque des lésions, la perte de bras, des déformations, puis la désintégration du corps de l’étoile de mer en une sorte de pâte blanchâtre.

Photo AFP
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Puis, les chercheurs ont découvert une souche bactérienne forte chez les étoiles de mer malades, mais absente chez les étoiles de mer saines, la Vibrio pectenicida.

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Les résultats, qui ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution lundi, marquent une avancée majeure dans la lutte contre cette épidémie marine.

«Identifier l’agent pathogène nous donne enfin un point de départ pour agir», a expliqué à The Guardian la docteure Alyssa Gehman, codirectrice de l’étude avec la docteure Melanie Prentice, toutes deux affiliées à l’Institut Hakai, en Colombie-Britannique.

Les recherches ont permis de lier la bactérie à la maladie grâce aux analyses du liquide cœlomique, le sang des étoiles de mer en quelque sorte, dans lesquelles a été détectée une forte présence de la Vibrio pectenicida chez les individus malades.

Conséquences sur la biodiversité

La souche identifiée, surnommée FHCF-3, prolifère notamment dans les eaux chaudes, suggérant un lien possible avec le réchauffement des océans, d’après The Guardian.

Le déclin de cette espèce d’étoile de mer a néanmoins provoqué un bouleversement de l’équilibre marin. Les étoiles de mer tournesol sont de grandes prédatrices d’oursins, qui eux-mêmes se nourrissent de varech, des algues marines qui pullulent sur les rivages.

Photo tirée de FACEBOOK, ALGUES SARGASSES SARGASSUM SEAWEED MEXICO AND PUNTA CANA
Photo tirée de FACEBOOK, ALGUES SARGASSES SARGASSUM SEAWEED MEXICO AND PUNTA CANA

Sans leurs prédateurs naturels, les oursins se multiplient et attaquent les forêts de varech. Ces poumons de l’océan abritent des milliers d’espèces, protègent les côtes, stockent du carbone et soutiennent les communautés humaines qui y ont recours.

Rétablissement des étoiles de mer

Bien que l’épidémie de SDEM soit toujours en cours, cette découverte ravive l’espoir. Les scientifiques envisagent déjà des pistes concrètes, comme l’élevage d’étoiles résistantes en captivité ou l’introduction de probiotiques dans les écosystèmes.

«Maintenant que nous savons à quoi nous avons affaire, nous pouvons agir de manière plus ciblée, a expliqué Alyssa Gehman. [Et] accélérer les efforts de rétablissement.»

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