Alex Burrows défend le travail de Ducharme


Jean-François Chaumont
Dans son rôle d’adjoint à Dominique Ducharme depuis le 24 février 2021, date du congédiement de Claude Julien, Alex Burrows a vu le navire se transformer en une simple chaloupe en moins d’un an.
• À lire aussi: Match des étoiles: Nick Suzuki s'amusera aux abords des fontaines du Bellagio
• À lire aussi: Price: les partisans très pessimistes
• À lire aussi: Trevor Timmins sur le point de revenir?
D’une équipe finaliste à la Coupe Stanley, le Canadien se retrouve maintenant au 32e et dernier rang de la LNH.
« C’est rock and roll, il y a eu plusieurs balles courbes et de grosses montagnes russes en un an, a imagé Burrows pour décrire sa première année derrière le banc du CH. Mais j’aime ça. Les résultats ne sont toutefois pas là cette année. »
À l’image de Ducharme, il y a des soirs cette saison où Burrows ferme difficilement l’œil.
« Oui, ça vient me chercher, a expliqué le jeune entraîneur de 40 ans lors d’une entrevue téléphonique au Journal. J’ai grandi comme un partisan du Canadien, j’ai toujours voulu voir l’équipe avoir du succès. »
Pour Burrows, les déboires du Tricolore ne reposent pas sur les épaules d’une seule personne. À ses yeux, ceux qui réclament la tête de Ducharme le font injustement.
Des menottes
« Ça vient avec le métier et le marché de Montréal. Les partisans à Montréal s’attendent à voir une bonne équipe tous les ans. Dans un changement de régime, avec les nombreux blessés et les éclosions à la COVID, c’est difficile de placer le blâme sur une seule personne. C’est là que je trouve ça injuste envers Dom. »
« Il y a des jours où on coache avec des menottes. En séries l’an dernier, on devait prendre des décisions difficiles. On avait le luxe de retrancher de bons joueurs de notre formation. Cette année, on avait parfois de la misère à trouver 12 attaquants et six défenseurs. Dans ce contexte, je trouve les critiques sévères pour Dom. Dans la LNH, le nerf de la guerre reste les résultats. Nous sommes au 32e rang. Quand tu penses à l’histoire du CH, c’est inacceptable. Il faut toutefois regarder et analyser les circonstances. »
Un bon communicateur
Burrows était un coéquipier solidaire sur la glace. Il garde exactement la même mentalité derrière un banc. Il n’hésitera jamais à défendre Ducharme.
« Pour moi, Dom est un coach des temps modernes, a-t-il mentionné. Il communique bien, il a un bon plan de match, il se prépare bien et il travaille très fort. Quand j’ai entendu la description de Kent (Hughes), j’ai compris qu’il veut un bon communicateur comme entraîneur. Je vois Dom tous les jours. Je peux confirmer qu’il garde toujours sa porte de bureau ouverte pour ses joueurs. Il n’hésite pas à parler aux joueurs individuellement, que ce soit avec les vétérans ou les plus jeunes. »
« Dans mon jeune temps, quand le coach ne te parlait pas, c’était signe que ça allait bien. Quand il te parlait, tu devenais un peu plus nerveux. Il voulait parfois passer un message. Je pouvais parfois passer un mois sans parler à mon coach. »
Les jeunes et Toffoli
Jeff Gorton et Kent Hughes n’ont pas hésité à prononcer un mot longtemps tabou à Montréal : reconstruction. Il y aura probablement un coup de balai d’ici la date limite des transactions du 21 mars.
Quand on pose la question à Burrows sur le concept d’une reconstruction ou d’une réinitialisation, l’ancien des Canucks et des Sénateurs a regardé en direction de la jeunesse pour arriver à ce concept.
« Quand tu regardes pour du long terme, tu dois construire avec tes jeunes. Je pense à Suzuki, Caufield et Romanov. On parle de gars de moins de 25 ans. Ensuite, il y a les Evans, Poehling, Guhle, Norlinder, Vejdemo et Harvey-Pinard. Souvent, tu veux construire avec ton noyau jeune. »
« Suzuki a montré l’an dernier en séries qu’il peut transporter cette équipe offensivement, a-t-il continué. Il reste toutefois encore jeune et il a des périodes plus creuses. Il est parfois dominant, mais parfois, c’est plus difficile. Il aura besoin de constance. C’est un classique avec tous les jeunes joueurs. »
Du caractère
Burrows s’attend à voir la nouvelle direction, Gorton et Hughes, partir à la recherche de joueur de caractère, probablement pour la prochaine saison.
« J’imagine que ça fera partie de la stratégie de Kent et Jeff de vouloir entourer nos jeunes avec de bons vétérans, a-t-il répondu. Présentement, Toffoli fait un très bon boulot avec Suzuki. Tof est toujours là pour lui parler et pour l’aider. Tu vois qu’il y a une belle chimie entre les deux. Tof l’aime beaucoup et il a passé par le même chemin que Suzuki à ses débuts à Los Angeles. »
« Je ne prendrai pas les décisions finales. Je laisse ça au deuxième étage, aux gars du nouveau régime. Je n’ai pas de doute qu’ils feront le meilleur travail possible pour le bien de l’équipe à long et moyen terme. »
Son avenir, Caufield et les deux têtes dirigeantes
Son avenir
À l’image de Ducharme et de Luke Richardson, Alex Burrows a paraphé un contrat de trois ans avec le CH au mois d’août dernier. Malgré les déboires de l’équipe, il ne s’inquiète pas trop sur son avenir.
« Non, je n’y pense pas trop. Mais je reste réaliste. Quand il y a un changement de régime, ça peut arriver. Je l’ai déjà vécu comme joueur à Vancouver. Tu peux retomber à zéro et ça peut sauter de tous les côtés. C’est une possibilité, mais je ne m’en fais pas avec ça. Je me répète, mais je me trouve chanceux d’exercer le métier que j’aime. »
Cole Caufield : Montréal ou Laval ?
« C’est difficile d’y répondre. Ça reste une situation unique. Je ne sais pas quelle est la meilleure solution pour Cole [Caufield]. Mais je sais une chose, c’est qu’il a besoin de jouer. S’il peut obtenir de grosses minutes à Montréal et qu’il joue bien, Cole restera avec le Canadien. Il doit grandir comme joueur, c’est ça le plus important. Si la direction juge qu’il n’a pas un impact positif dans la LNH, il n’y a rien de mal à le renvoyer dans la Ligue américaine. Il a toujours un grand talent et il a un beau futur. C’est un jeune qui aime le hockey et il veut s’améliorer. Je ne suis pas inquiet pour lui. Je sais que les gens aimeraient le voir marquer déjà 50 buts. Mais une étape à la fois. L’an dernier, il jouait encore dans la NCAA au Wisconsin. »
Les nouveaux patrons
« J’ai passé un peu plus de temps avec Jeff. Je l’ai trouvé très posé et c’est un homme qui calcule chacun de ses gestes. Il a aussi un bon sens de l’humour. Il en a vu d’autres dans la LNH. J’ai parlé rapidement avec Kent, mais pas encore en profondeur. Je n’ai pas eu une rencontre formelle ni avec Jeff ou Kent. Ils ont d’autres dossiers à gérer et ils doivent prendre le pouls des joueurs. Je sais qu’ils ont un plan en tête. J’ai confiance en eux. »