Cinéma: une année en montagnes russes

Maxime Demers
Entre la réouverture des salles, le « popcorngate », le coup de frein donné récemment par le variant Omicron et le décès soudain du cinéaste Jean-Marc Vallée, le milieu du cinéma québécois est passé par toute une gamme d’émotions en 2021. Retour sur une année mouvementée en six faits saillants.
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Le « popcorngate »

Après avoir maintenu les cinémas situés en zone rouge fermés pendant cinq mois, le gouvernement Legault a enfin autorisé leur réouverture, à la fin février. Or, les célébrations ont été de courte durée pour les exploitants de salles qui ont appris du même coup qu’ils ne pouvaient pas ouvrir leurs comptoirs alimentaires tant que leur région était au palier d’alerte rouge. Leur frustration a déclenché le désormais célèbre « popcorngate » qui a fait couler beaucoup d’encre pendant des jours et qui a même poussé Vincent Guzzo à laisser ses cinémas fermés jusqu’à ce qu’il obtienne l’autorisation de vendre du popcorn à ses clients.
Une lente reprise

Le printemps a été très compliqué pour le milieu du cinéma. Avec une faible quantité de nouveaux films à offrir aux cinéphiles et les mesures sanitaires qui se sont accumulées pour contrer la menace d’une troisième vague, les cinémas ont fonctionné au ralenti pendant les trois premiers mois suivant leur réouverture. « Je ne cacherais pas qu’en ce moment, tous les éléments sont contre nous », nous confiait d’ailleurs le coprésident de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec, Éric Bouchard, en avril dernier.
Le retour d’Hollywood

Avec l’assouplissement progressif des mesures sanitaires dans les salles, la situation dans les cinémas a commencé à s’améliorer à la fin du printemps. Le retour des grandes productions hollywoodiennes comme Rapides et dangereux 9 et Black Widow ont joué un grand rôle dans cette embellie. Mais le cinéma québécois a aussi contribué grâce notamment à la comédie Le guide de la famille parfaite, premier film de chez nous à récolter plus de deux millions de dollars aux guichets depuis Menteur, en 2019.
Des airs de normalité

Malgré l’instauration du passeport vaccinal, au début septembre, les cinémas ont retrouvé cet automne des niveaux de fréquentation comparables à ceux de la période prépandémique. Le retour des salles à pleine capacité et l’abondance de gros films hollywoodiens (Dune, James Bond Éternels...) ont permis au milieu du cinéma de flirter avec un semblant de normalité pendant l’espace de quelques semaines. « On a eu un super mois d’octobre où la fréquentation a été pratiquement équivalente à celle du mois d’octobre 2019, analyse Patrick Roy, président des Films Séville. On a vraiment senti cet automne que les gens étaient heureux de retourner en salle et qu’ils s’y sentaient en sécurité ». Malheureusement, le variant Omicron est venu jouer les trouble-fêtes...
On ferme (encore)

Avec la sortie du nouveau Spider-Man, les cinémas de la province venaient de connaître leur meilleur week-end de la pandémie aux guichets quand le gouvernement Legault a exigé la fermeture des salles pour une période indéterminée, le 20 décembre dernier. Cette décision difficile à comprendre pour plusieurs a eu l’effet d’un coup de massue pour le milieu du cinéma québécois. « On a travaillé très fort pour faire revenir le public dans les salles et là, on est coupés dans notre élan », s’est désolé Éric Bouchard après l’annonce du gouvernement.
Une grande perte

Alors qu’on s’apprêtait à dire au revoir à cette année 2021, le milieu du cinéma québécois a perdu un de ses plus grands ambassadeurs. Le réalisateur Jean-Marc Vallée, l’homme derrière C.R.A.Z.Y., Dallas Buyers Club et Big Little Lies, s’est éteint le jour de Noël, à seulement 58 ans. L’annonce de son décès soudain a été accueillie avec tristesse et consternation au Québec mais aussi à Hollywood où le cinéaste connaissait beaucoup de succès depuis une dizaine d’années.