Une Américaine reprend les Cowboys Fringants en anglais: «Les Québécois sont les premiers à embrasser totalement ce que je fais»
Jaclyn Lizzi vient de partager sa version de «La fin du show» sur YouTube


Raphaël Gendron-Martin
Les chansons des Cowboys Fringants ont voyagé dans toute la francophonie, mais voilà qu’elles percent maintenant les États-Unis grâce à une Américaine, Jaclyn Lizzi, qui les adapte en anglais. «Ce que j’adore, c’est qu’ils chantent la vie normale, la vie quotidienne», dit au Journal la musicienne amatrice de 28 ans installée à Houston, au Texas.
Le 15 novembre dernier, à l’occasion du premier anniversaire du décès de Karl Tremblay, Jaclyn Lizzi a publié sur YouTube son adaptation anglophone de la poignante La fin du show, des Cowboys Fringants.
Très soucieuse de bien traduire le sens des paroles, la Texane a pris plusieurs mois avant de partager le résultat final. «J’ai commencé dès que la chanson est sortie [sur l’album Pub Royal, en avril dernier], dit-elle dans un français impeccable sur Zoom. Je faisais l’adaptation des Étoiles filantes en même temps, mais j’ai décidé que La fin du show serait ma priorité parce que je voulais la publier en hommage à Karl.»
Les commentaires sous sa vidéo depuis quelques jours sont très élogieux. «Merci pour cette magnifique interprétation!» écrit un internaute. «Wow, quel hommage!» ajoute un autre. «Ces échanges culturels donnent espoir en l’humain», renchérit un troisième.

«Mais qu’est-ce qui se passe?»
Il s’agit de la troisième reprise en anglais que Jaclyn Lizzi fait des Cowboys Fringants. En août 2020, alors en pleine pandémie, elle avait repris L’Amérique pleure. Sa vidéo, faite pour sa famille et ses amis, n’avait obtenu que quelques dizaines de visionnements. C’est au décès de Karl Tremblay que tout a changé. Du jour au lendemain, Jaclyn Lizzi s’est mise à recevoir des centaines de notifications et sa vidéo a été vue plus de 100 000 fois en une semaine.
«Je me suis dit: mais qu’est-ce qui se passe? [...] Soudainement, je me trouvais dans ce mouvement de deuil énorme, sans même savoir comment j’y suis arrivée, pour cette vieille vidéo que j’ai faite quand j’avais 24 ans!»
- Écoutez Mario Dumont parler du sujet en format balado sur la plateforme QUB, aussi diffusé au 99,5 FM :
Contactée par Le Journal, la relationniste des Cowboys Fringants, Marie-Christine Champagne, a confirmé avoir partagé la version de L’Amérique pleure de Jaclyn Lizzi aux membres du groupe «il y a plusieurs temps déjà». Quant à l’adaptation de La fin du show, la relationniste de La Tribu n’avait que de bons mots. «C’est vraiment très beau! Quelle grande chanson encore et encore! Je transmets cela aux Cowboys.»
L’accueil des Québécois
Travaillant comme machiniste-électricienne sur des plateaux de tournage, Jaclyn Lizzi fait de la musique comme passe-temps depuis l’adolescence. C’est aussi autour de 15 ans qu’elle a suivi ses premiers cours de français, à l’école secondaire.
Parce que les plateaux de tournage étaient fermés au début de la pandémie, Jaclyn Lizzi a eu l’idée de faire des traductions anglaises de chansons. Elle a vu le vidéoclip de L’Amérique pleure et elle a découvert Les Cowboys Fringants sur une page Facebook d’anglophones francophiles.
En juin dernier, Jaclyn Lizzi est venue pour la première fois au Québec, pour y donner deux petits concerts à Lévis et Montréal. Elle aimerait revenir nous voir avec plaisir si elle reçoit d’autres invitations de spectacles.

«Les Québécois sont les premiers à embrasser totalement ce que je fais. Parce que depuis que j’ai 15 ans, j’ai fait des adaptations [de chansons] dans trois ou quatre langues différentes. C’est la première fois qu’il y a un peuple entier qui me dit que ce que je fais dans la vie, ça vaut quelque chose.»
Quelques reprises anglophones de Jaclyn Lizzi
– L’Amérique pleure, Sur mon épaule, La fin du show (Les Cowboys Fringants)
– Quand on arrive en ville (Starmania)
– Tous les mêmes, Riez, Papaoutai, La solassitude, Fils de joie, Mauvaise journée, L’enfer, Mon amour, Formidable, Santé, Alors on danse (Stromae)
– On brûlera (Pomme)