Le cœur de la fillette de Granby ne battait plus à l’arrivée des secours
Le procès de la belle-mère de Granby se poursuit suite au décès de l’enfant de 7 ans

Antoine Lacroix
Le cœur de la fillette de Granby avait déjà arrêté de battre lorsque les secours sont arrivés dans la résidence familiale, après qu’elle avait été découverte inanimée, en avril 2019.
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« Il n’y avait aucune activité électrique. [Sur l’écran], c’était une ligne droite comme on le voit à la télé. Plus rien ne se passait », a décrit l’ambulancière Kariane Royer.
Elle est venue témoigner au deuxième jour du procès de la belle-mère de celle connue sous le nom de « la fillette de Granby », qui se déroule au palais de justice de Trois-Rivières.
- Écoutez l’entrevue avec Me François-David Bernier, Avocat et animateur de l’émission «Avocat à la barre» sur QUB Radio:
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La femme aujourd’hui âgée de 38 ans est accusée du meurtre non prémédité et de la séquestration de l’enfant, qui avait 7 ans lors de son décès.
Elle avait été trouvée inerte dans la résidence familiale le 29 avril 2019, avant de succomber le lendemain. Son décès avait choqué le Québec.
L’accusée avait enroulé la petite victime avec du ruban adhésif, selon la théorie de la poursuite.
Intervention enregistrée
L’une des ambulancières qui est intervenue a elle aussi été marquée par le corps « très maigre » de l’enfant, tout comme les deux policiers qui ont été dépêchés sur les lieux du drame.
« Elle était très chaude au toucher », a toutefois noté Kariane Royer, ajoutant que la peau était d’une couleur « grisâtre ».
En arrivant sur les lieux, elle a tout de suite empoigné un moniteur-défibrillateur. L’appareil permet notamment de capter les signes vitaux d’un patient, mais aussi d’enregistrer le son de l’intervention.
L’analyse de l’appareil a détecté une « asystolie » chez la fillette, ce qui signifie que son cœur n’avait aucune activité, donc ne battait pas.
L’enregistrement audio d’une vingtaine de minutes a aussi été présenté au jury. On entend le début de l’intervention jusqu’à la fin du transport jusqu’à l’hôpital.

« Y’a du vomi à terre, y’a-tu quelque chose qui s’est passé ? » peut-on entendre Mme Royer s’enquérir sur la bande.
On n’entendra toutefois jamais la réponse, alors que plusieurs portions ont été caviardées.
Les manœuvres de réanimation sans relâche des premiers secours ont toutefois porté leur fruit.
« [À un moment], on a recommencé à avoir une petite activité électrique grâce au massage cardiaque », a indiqué Kariane Royer.
Elle a remarqué plusieurs « marques de compression » sur le corps de la victime.
« C’est comme quand on porte des bas trop serrés et qu’on les enlève », a imagé l’ambulancière.
Selon elle, des traces de doigts étaient aussi visibles, « comme si elle avait eu les mains coincées sur elle ».
► Le contre-interrogatoire se poursuit mercredi.