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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Des milliers de fichiers produits: un voyeur en série de Québec plaide coupable

À son travail ou à sa résidence avec des caméras cachées, dans l’autobus ou à des piscines publiques avec son téléphone, rien n’arrêtait le pervers

Photo FOTOLIA
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-02-26T20:44:36Z
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Un voyeur compulsif de Québec a reconnu mercredi avoir installé des caméras dans sa résidence et dans les toilettes de son lieu de travail pour y filmer tant des étrangers que ses proches, en plus d’avoir filmé des femmes ou des enfants à leur insu dans des autobus et des piscines. Des dizaines de milliers de fichiers ont été retrouvés dans son matériel informatique.

Le prédateur, dans la fin trentaine, a plaidé coupable mercredi à un chef d’accusation de voyeurisme ainsi qu’à deux chefs d’accusation liés à de la pornographie juvénile.

Le troublant résumé des faits relaté devant le tribunal donne froid dans le dos.

L’accusé a fait l’objet d’une enquête après qu’une de ses collègues de travail dans un dépanneur de Québec eut retrouvé une caméra cachée sous l’évier de la salle de bain. En regardant les images qui s’y trouvaient, la femme reconnaît clairement son collègue qui installe la caméra.

À l’été 2022, l’homme a notamment filmé trois collègues de travail aller aux toilettes, lui qui était en mesure de voir les images de la caméra cachée en direct à partir de son téléphone. Vingt et une vidéos de plusieurs minutes sont alors retrouvées sur la carte mémoire de la caméra.

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Mais ce n’était là que la pointe de l’iceberg.

Des membres de sa propre famille

Dans la résidence où l’accusé habitait avec sa mère, son frère ainsi que la conjointe de ce dernier, les policiers ont retrouvé plusieurs appareils informatiques. Sur ceux-ci, des images captées par des caméras installées dans les chambres ou les salles de bain de la maison en question.

De très nombreuses images montrent une nièce de l’accusée, qui avait 11 ans au moment des faits, en sous-vêtement ou en train de se dénuder pour aller sous la douche. D’autres présentent d’autres femmes de son entourage dans la salle de bain ou dans leur chambre, souvent suivies de l’accusé, qui récupère ou replace la caméra. Ce dernier ne peut d’ailleurs pas être identifié pour protéger l’identité des victimes mineures de son entourage.

Puis, les policiers ont retrouvé des photos et des vidéos filmées par l’homme au dépanneur, dans des autobus, des abribus ou même des piscines de la ville de Québec. Sur les images, des femmes qui n’ont aucune idée que le pervers braque sur elles sa caméra en prenant soin de toujours mettre l’accent sur les fesses ou la poitrine de ses cibles.

Plusieurs photos de sous-vêtements de femmes ou d’enfants ainsi que de maillots de bain ont également été découvertes dans le matériel informatique.

Des dizaines de milliers de fichiers

Selon le procureur au dossier, Me Louis-Philippe Desjardins, ce sont plus de 15 000 fichiers photo et vidéo produits par le délinquant lui-même qui ont été retrouvés dans son matériel informatique et qui supportent le chef d’accusation de voyeurisme.

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Photo PIERRE-PAUL BIRON
Photo PIERRE-PAUL BIRON

S’ajoutent à ceux-ci 17 000 fichiers d’images de pornographie juvénile confirmés, en plus de 15 000 autres fichiers «où l’âge des jeunes filles est incertain». De ce nombre, 1228 fichiers montrent des membres de la famille de l’accusé qui ont été identifiés ou des inconnus dans l’autobus ou au dépanneur.

Finalement, 353 vidéos de pornographie juvénile ont été découverts. Les images montrent des jeunes filles âgées «entre 4 et 16 ans qui exposent leurs parties génitales, qui posent des gestes à caractère sexuel ou qui ont des relations sexuelles avec des adultes».

Délinquant à contrôler?

En liberté durant les procédures, le voyeur devra se soumettre à une évaluation sexologique dans le cadre de la confection d’un rapport présentenciel.

«Je crois que c’est pertinent dans les circonstances», a simplement laissé tomber le juge Charles-Olivier Gosselin après avoir entendu la longue liste des délits du pédophile.

Le ministère public a déjà évoqué la possibilité de demander une évaluation pour que l’accusé soit déclaré délinquant à contrôler, tout «dépendant des conclusions du rapport», qui sera prêt à la fin de l’été.

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