Un village médiéval de classe mondiale en Mauricie

Le deuxième plus important village médiéval grandeur nature au monde reprend vie, samedi à Saint-Mathieu-du-Parc, en Mauricie. À l’arrêt depuis le début de la pandémie, le Duché de Bicolline accueillera 900 participants de partout au pays et même des États-Unis.

Une quinzaine d’épreuves sont à l’horaire dont le tir à l’arc, le combat à l’épée de mousse, mais aussi une compétition de bras de fer. Le gros défi, selon le coordonnateur Martin Champagne, a été de mettre en place ces épreuves tout en respectant les barèmes demandés par la santé publique.

«Comme il s’agit d’épreuves de sport, nous pouvons accueillir un maximum de 50 participants et 50 spectateurs par plateau. Les participants ne pourront pas se promener partout dans le village. Et le port du masque est requis pour les épreuves où les gens seront trop près, trop longtemps», a déclaré M. Champagne à TVA Nouvelles, vendredi.

Le village est impressionnant. Un total de 220 bâtiments d’époque sont érigés sur une superficie de 100 hectares. La grande majorité d’entre eux appartiennent à des membres qui payent une redevance annuelle à l'organisation.

John-Sébastien Côté, un participant qui vient à Bicolline depuis plus de 20 ans, a lui-même bâti son quartier général. «Nous sommes une quarantaine d’amis et à chaque deux ou trois ans on construit un nouveau bâtiment. On a même une brasserie!»

Le succès de Bicolline est tel qu’il y a même de la surenchère pour acheter une propriété sur le site, a ajouté M. Côté. «Des cabanes qui ont été payées 2000 $ il y a longtemps se vendent facilement de 10 000 à 12 000 $ maintenant.»

En temps normal, l'événement phare est une bataille d'une semaine en août qui attire 4000 participants d'aussi loin que la Corée et la Belgique. Au village, il n'y a pas d'électricité pour les particuliers et on vit comme à l'époque. Le duché de Bicolline a même sa propre monnaie.

Cet afflux de visiteurs n’inquiète pas la mairesse de Saint-Mathieu-du-Parc, Josée Magny, malgré que le Québec soit au début d’une quatrième vague. «L’organisation est assez sérieuse et ils ont leurs propres gardiens de sécurité pour faire respecter les règles. Et comme le village médiéval est pratiquement autosuffisant, nous voyons très peu de participants au village.»

Le Duché de Bicolline pourrait continuer son expansion dans les prochaines années. L'organisation s'adapte à une nouvelle clientèle et une politique de tolérance zéro contre les gestes et violences à caractères sexuels vient d'être adoptée. Selon le propriétaire Olivier Renard, il fallait lancer un message clair.

«Comme on a des participants de différentes générations et aussi, de différents pays, c’était super important de mettre tout le monde au courant. On nous a déjà rapporté certains commentaires déplacés envers des femmes. Donc c’est tolérance zéro maintenant.»

Il ajoute que compte tenu des restrictions sanitaires, l’événement de samedi n’est pas ouvert au public.