Un tueur aurait récidivé récemment en s’en prenant à un itinérant
Il y a 15 ans, l’homme avait fait de la prison pour avoir tué son cochambreur


Camille Payant
Un homme récemment accusé d’avoir commis le meurtre d’un itinérant à Mirabel avait déjà fait de la prison pour avoir tué un autre individu il y a 15 ans.
Sébastien Lepage, 48 ans, a été arrêté pour le meurtre au deuxième degré de Dany Cloutier quelques jours après son décès, à la fin janvier.
La victime, sans domicile fixe, a été retrouvée sans vie dans le garage d’une résidence inhabitée de la rue Victor, à Mirabel, par une amie qui s’inquiétait. Il s’agirait d’un endroit où plusieurs individus avaient élu refuge.

M. Cloutier était «un bon vivant» et «persévérant», a tenu à souligner Valérie Latendresse, qui lui venait en aide à l’occasion.
Sébastien Lepage a quant à lui un lourd passé.
Homicide involontaire
En février 2008, il avait frappé un cochambreur à mains nues, puis avec un coffre-fort, apprend-on dans une décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).
Les policiers dépêchés sur les lieux avaient découvert le corps dans une trappe. Lepage était ivre et «apparemment perturbé», parlant «du jugement et de religion, de Jéhovah, du bien et du mal», précise-t-on dans les documents.
Le tueur avait obtenu des diagnostics de schizophrénie et de psychose toxique par un psychiatre lors des procédures judiciaires.
Il avait toutefois été considéré comme responsable de son crime et avait été condamné en 2010 à près de huit ans de pénitencier.
Puisqu’il était détenu depuis son arrestation – ce temps comptait au double à cette époque –, il ne lui restait que deux ans à purger.
Derrière les barreaux, le comité de santé mentale avait conclu que Lepage présentait «une problématique de santé mentale, une gestion des émotions déficitaire, [de] la toxicomanie et une difficulté à gérer les conflits».
Risque de récidive modéré
Son risque de récidive était alors considéré comme modéré: deux détenus sur trois avec des caractéristiques similaires ne récidivent pas après leur libération.
Ce risque était «inacceptable», avait tranché la CLCC en lui refusant la libération conditionnelle en 2011.
«Votre incapacité à comprendre les motifs qui vous ont conduit à un tel agissement violent et meurtrier est inquiétante», avait alors alerté la CLCC.
Lepage avait été libéré d’office l’année suivante. Il devait toutefois s’abstenir de consommer de l’alcool et des drogues en plus d’obtenir un suivi psychologique.
«La gravité de vos délits, vos problèmes de santé mentale et la toxicomanie sont tous des ingrédients qui pourraient, comme par le passé, avoir de graves conséquences sur la protection de la société», avait conclu, prophétiquement, la CLCC dans son dernier rapport.
Sébastien Lepage sera de retour en cour la semaine prochaine au palais de justice de Saint-Jérôme pour la suite des procédures.