Un tueur à gages écope de la prison à vie pour trois meurtres
Le juge ne pouvait additionner les périodes de 25 ans sans possibilité de libération

Antoine Lacroix
Le tueur à gages Frédérick Silva a écopé de l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour trois meurtres commis en 2018.
« Tout indique que seule son arrestation a mis fin à ses activités meurtrières. [...] Agir en toute impunité, comme l’a fait l’accusé, à l’égard de la vie humaine doit être dénoncé avec vigueur », a soutenu le juge Marc David ce mercredi au palais de justice de Montréal.
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Il l’a aussi condamné à la prison à vie sans possibilité d’être libéré avant 10 ans pour la tentative de meurtre contre le chef mafieux Salvatore Scoppa.
Même si le juge David « investit peu d’espoir dans la réhabilitation de l’accusé », il ne pouvait additionner les périodes d’admissibilité de 25 ans pour les trois meurtres, comme le demandait la Couronne, ce qui aurait porté le tout à un total de 85 ans.
La décision de la Cour d’appel concernant Alexandre Bissonnette estimant que c’est inconstitutionnel, qui devrait être débattue devant la Cour suprême en mars prochain, l’en empêchait.
« Il tue à répétition »
Mais le magistrat n’a pas mâché ses mots à l’endroit du tueur à gages, estimant que la « réprobation sociale » pour les gestes de Silva « est à son apogée ».
« La réinsertion sociale semble complètement écartée. [...] Rien n’indique qu’il ait déjà occupé un emploi légitime », a souligné le juge David, soulignant à grands traits les nombreux antécédents judiciaires de l’accusé.
« Il tue à répétition dans des circonstances qui demeurent inexpliquées », ajoute-t-il.
Rappelons que Silva est coupable des meurtres d’Yvon Lafond, de l’ex-membre des Rockers, lié aux Hells Angels, Sébastien Beauchamp et d’Alessandro Vinci. Or, ce dernier n’avait aucun lien avec le crime organisé.
Le juge a souligné que ça faisait depuis 1999 qu’il était interdit au tueur à gages d’avoir en sa possession des armes à feu, mais qu’il a toujours fait fi de l’interdiction, allant jusqu’à les utiliser dans des lieux publics, mettant la sécurité de la population à risque.
Il a aussi relevé la cavale de Silva afin d’éviter son arrestation. Durant cette période, il a commis des meurtres et a eu « recours à une fausse identité et un changement d’apparence physique ».
Il a aussi eu recours à des « moyens technologiques sophistiqués » pour éviter sa localisation par les autorités.