Guerre commerciale: une mayo québécoise profite du sentiment anti-Trump


Mathieu Boulay
Une compagnie québécoise de mayonnaise a doublé son chiffre d’affaires et son nombre d’employés depuis le début de la guerre commerciale avec les États-Unis.
«C’est un tsunami, explique le PDG de la mayonnaise MAG, Hugo Magnan avec un brin de fierté. C’est comme si notre produit représentait le changement d’habitude des consommateurs.»
Il est persuadé que ceux-ci ne feraient pas marche arrière même s’il y avait un apaisement dans les négociations commerciales entre le Canada et les États-Unis.
«J’ai l’impression que les gens ont fait un choix et ils sont très satisfaits. Plusieurs ont mentionné sur nos réseaux sociaux qu’ils ne changeront plus jamais de marque», souligne l’entrepreneur québécois.
Cette croissance rapide lui a permis de passer de 50 à 100 employés. De plus, des investissements importants dans les installations de l’usine ont également été faits pour accélérer la production.

Trois ans d’avance
Avec sa récente croissance, MAG a le vent en poupe. Tellement que la compagnie est en avance sur ses prévisions financières de trois ans.
«C’est le rêve de n’importe quel entrepreneur en agroalimentaire, affirme Hugo Magnan. Peu de compagnies vivent un tel succès dans une vie. C’est rare que ça survienne.»
Le chiffre d’affaires actuel correspond aux prévisions qu’il avait faites avec son équipe pour 2028.
«On a réussi à faire cela en vendant nos produits uniquement au Québec», précise-t-il.
Il aimerait bien que son entreprise puisse percer les autres provinces canadiennes. Toutefois, c’est un défi de taille. Il est en négociations pour obtenir de l’espace sur les tablettes avec la bannière No Frills, une chaîne affiliée à Loblaws.

Des opportunités en or
Le virage vers l’achat local a permis à ses produits de se tailler une place sur les tablettes de nouvelles bannières d’alimentation.
«Ça l’a tout changé dans mon entreprise parce qu’on est partout, ajoute l’homme d’affaires. On est entrés chez Super C et Wal-Mart tout en pouvant ajouter des variétés à d’autres endroits.»
MAG a également fait son entrée dans les entrepôts Costco dernièrement. Un exploit en raison des standards élevés de la bannière américaine.
«Ce sont eux qui nous ont approchés, mentionne M. Magnan. Ça faisait quelques années qu’ils nous demandaient nos produits, mais nous n’avions pas la capacité de production nécessaire.
«On l’a depuis quelques mois. C’est un succès incroyable. »
Sur les tablettes du Costco, MAG est capable de rivaliser avec les prix de ses compétiteurs Hellmann’s et Kirkland avec ses contenants de 1,8 L.
«On est au même prix que Kirkland (9,99$)», ajoute-t-il.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.