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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Une «run» divertissante: Un théâtre documentaire réussi et bien tourné

© Stéphane Bourgeois Yves Leclerc / Le Journal de Quebec
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Photo portrait de Yves Leclerc

Yves Leclerc

2022-03-08T01:02:31Z
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Avec Run de Lait, Justin Laramée propose un théâtre documentaire efficace et qui plonge dans la réalité difficile des producteurs de lait québécois. On apprend des choses. Il y a des moments touchants. C’est drôle et divertissant.

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À l’affiche au Trident jusqu’au 26 mars, Run de Lait raconte le parcours effectué par l’auteur et comédien Justin Laramée qui s’est intéressé à la détresse psychologique des producteurs laitiers.

La moitié des fermes laitières présentes sur le territoire québécois ont cessé leurs opérations au cours des 20 dernières années. Il a voulu savoir pourquoi.

Le théâtre documentaire est une forme qui peut parfois être lourde et trop didactique. Christine Beaulieu, avec J’aime Hydro, a mis la barre un peu haute en termes de qualité.

Justin Laramée ne se gêne pas, par ailleurs, pour faire quelques petits clins d’œil amusants à cette création.

Pour que ça fonctionne, il faut que ça soit intéressant, que l’acteur soit bon et que ça soit divertissant. Trois ingrédients que l’on retrouve dans Run de Lait. On apprend des choses. Il y a du rythme. Il y a des moments d’émotion et on rigole très fort.

Accompagné par le concepteur sonore Benoît Côté, Justin Laramée propose une pièce de deux heures où on ne s’ennuie pas.

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Il nous raconte sa démarche de cinq ans et les nuits blanches qui ont mené à la création de cette œuvre.

Sur les planches, dans une mise en scène d’Olivier Normand, l’auteur installe tout de suite les choses avec une rencontre avec la conjointe d’un producteur laitier, incapable d’arriver, qui a mis fin à ses jours. On comprend, dès ce moment, que ce milieu est loin d’être facile. Un segment qui plonge tout de suite le spectateur dans le quotidien, les difficultés et la détresse vécus par ces gens.

Pièce essentielle

On accompagne ensuite Justin Laramée à travers ses rencontres avec des petits et grands producteurs, des transformateurs et des gens du gouvernement.

Il joue certains de ces personnages et d’autres vivent par l’entremise de témoignages et d’échanges enregistrés et diffusés par des enceintes sonores. Il décortique les mécanismes entourant la production laitière et une gestion de l’offre compliquée à comprendre.

Justin Laramée a eu l’excellente idée d’intégrer ses deux enfants et sa conjointe. On les entend intervenir avec des propos souvent savoureux.

La pièce est loin d’être statique. Laramée déplace constamment les enceintes sonores qui représentent chacun des intervenants. Il y a du mouvement. On a même droit, avec des acétates et un rétroprojecteur, à l’histoire de la production laitière, qui résume 8000 ans d’histoire en huit minutes.

Seul petit défaut, on a de la difficulté à saisir, parfois, les propos de certains intervenants. 

Le consommateur est à la recherche du meilleur prix pour ses produits laitiers et Justin Laramée se demande si l’achat de « Ficello » pour ses enfants contribue aux malheurs des producteurs québécois.

Il n’offre pas de solution. Il est toutefois convaincu que nous avons tous les outils en main pour améliorer leur sort. Comme J’aime Hydro, Run de lait est essentiel.

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