Un taux de participation abyssal
Raphaël Pirro | Agence QMI
Le taux de participation aux élections fédérales pourrait établir un nouveau record : en excluant les personnes qui se sont inscrites pour voter le jour même, seuls 58,44 % des électeurs se sont prévalus de leur droit de vote, le plus bas taux de l’histoire du Canada.
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Élections Canada précise que ces chiffres sont préliminaires, et qu’il faudrait jusqu’à une semaine aux directeurs de bureaux de scrutin pour en arriver à des chiffres finaux et officiels.
Le taux de participation actuel inclut les votes par anticipation, mais exclut les votes par la poste, ainsi que les électeurs qui se sont inscrits le jour même de l’élection.
Ce chiffre de l’agence fédérale arrive tout juste sous le taux de participation de 58,8 % aux élections générales de 2008, qui avaient porté les conservateurs de Stephen Harper au pouvoir. Jusqu’à nouvel ordre, c’est cette élection qui reste été la moins populaire dans l’histoire du pays.
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Le taux abyssal d’aujourd’hui s’inscrit toutefois dans une tendance à long terme.
Dans la période d’après-guerre et jusqu’aux années 1990, la proportion d’électeurs se rendant aux urnes dépassait systématiquement la barre des 70 %, avec l’exception des scrutins de 1953 et 1980.
En 1984 et 1988, par exemple, ce sont 75,3 % des électeurs qui ont déposé leur bulletin de vote dans l’urne, soit les trois quarts des électeurs. Or, à partir des années 1990, plus jamais le taux de participation n’a dépassé les 70 %.
La pandémie, facteur de taille
Au-delà de cette tendance de fond, dès l’été et jusqu’à la fin de la campagne, les sondages indiquaient que les Canadiens avaient peu d’appétit pour une élection fédérale.
Le 21 juillet, la firme Léger rapportait que 55 % des Canadiens ne voulaient pas d’élections en septembre, une tendance qui est restée globalement inchangée avec le temps. Seuls 27 % des répondants disaient souhaiter une élection.
Un des signes avant-coureurs était l’élection provinciale du 20 août dernier, en Nouvelle-Écosse. La province de l’Atlantique a vu seulement 55 % de ses électeurs se prévaloir de leur droit de vote.
Même son de cloche du côté de Terre-Neuve-et-Labrador. Aux élections de février, seulement un peu plus de la moitié (51%) des électeurs ont fait entendre leur voix.