Duvernay-Tardif avec les Alouettes: un scénario improbable


Stéphane Cadorette
Les Alouettes ont fait rêver les partisans de Montréal en leur annonçant jeudi soir qu’ils avaient obtenu les droits de Laurent Duvernay-Tardif, s’il décidait un jour de terminer sa carrière dans la Ligue canadienne de football. Dans les faits, les chances que ce scénario se concrétise sont à toutes fins pratiques nulles.
Le garde avait été un choix de troisième tour des Stampeders de Calgary, dans la LCF, après que les Chiefs de Kansas City en eurent fait leur choix de sixième ronde dans la NFL quelques semaines plus tôt.
Depuis, «LDT» a connu une prolifique carrière et a même remporté le Super Bowl à titre de garde à droite partant, au terme de la campagne 2019.
Le sympathique docteur n’a jamais levé le nez sur la LCF et son produit, mais la NFL a toujours été l’objet de ses efforts et sacrifices. Après sept saisons qui lui ont valu de disputer 68 matchs, dont 64 comme partant, il serait pour le moins étonnant qu’il fasse le saut dans la LCF.
Certains joueurs de la NFL sont «passés au Nord» au fil du temps. Ce n’est pas sans précédent. Il suffit de penser à Chad Johnson et à Johnny Manziel à Montréal, ou encore à Ricky Williams à Toronto. Il n’y a rien de disgracieux pour un joueur de la NFL à vouloir s’accrocher au football en venant jouer au Canada, encore moins pour un joueur d’ici.
Mais combien de ces athlètes qui ont franchi la frontière au ballon ovale avaient un plan de carrière aussi solide que celui de Duvernay-Tardif avec la médecine pour la suite de leur vie hors du terrain?
Poser la question, c’est y répondre.
La médecine ou la NFL
Dans le cadre d’une longue entrevue en juin, «LDT» avait établi clairement qu’il allait désormais se concentrer sur la médecine en entamant sa résidence, ce qu’il a fait depuis quelques semaines déjà.
Il a aussi clairement mentionné que seule une véritable opportunité de qualité dans la NFL en septembre pourrait le ramener sur le terrain. Pour revenir pour une autre saison, il faudrait qu’il s’aligne avec une équipe aspirante aux grands honneurs.
Bref, l’ordre des priorités a toujours été clair et il n’a jamais été question de poursuivre sa carrière au football dans la LCF, même avec les Alouettes, équipe de la ville qu’il chérit.
Comme ambassadeur?
Il importe cependant de préciser que pour les Alouettes, l’acquisition des droits sur Duvernay-Tardif auprès des Stampeders était toute naturelle. La transaction ne comporte aucun risque. Si et seulement si Duvernay-Tardif décidait de jouer à Montréal, une possibilité quasiment nulle, répétons-le, l’organisation ne donnerait qu’un choix de deuxième tour aux Stampeders. Un échange de premiers choix pourrait aussi être effectué.
Si le fier représentant de l’Université McGill réalise cet automne ou l’an prochain qu’il n’a pas d’opportunité dans la NFL, le potentiel d’une association avec les Alouettes dans un rôle d’ambassadeur n’est cependant pas farfelu. Le clan Duvernay-Tardif n’a jamais à ce jour évoqué l’idée de représenter l’organisation d’une quelconque façon, mais sait-on jamais...
En ce sens, il faut voir le geste des Alouettes comme une main tendue pour l’avenir, plutôt qu’un espoir réel de le voir avec son casque dans les tranchées au stade Percival-Molson.