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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Un sauvetage au péril de sa vie

Un homme de Québec a volé au secours d’un bambin alors qu’il n’avait que 20 % de capacités respiratoires

Le fils de trois ans d’Andréanne Beaulieu, Gabriel, aurait pu perdre la vie sans l’intervention rapide de son voisin, Samuel Boisvert, qui est accouru pour le sauver.
Le fils de trois ans d’Andréanne Beaulieu, Gabriel, aurait pu perdre la vie sans l’intervention rapide de son voisin, Samuel Boisvert, qui est accouru pour le sauver. Photo Jérémy Bernier
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2022-01-03T05:00:00Z
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Un homme de Québec qui était en attente d’une greffe pulmonaire et qu’un simple rhume aurait pu mettre K.-O. n’a pas hésité à mettre sa vie en jeu pour secourir l’enfant de sa voisine qui s’étouffait. 

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«Dans ma tête, c’était terminé. S’il n’était pas arrivé, mon fils serait probablement mort», relate Andréanne Beaulieu.  

Le 13 avril dernier, son fils de trois ans atteint du spectre de l’autisme se trouvait dans sa cour lorsqu’il a mis une cocotte de pin dans sa bouche. Rapidement, celle-ci s’est coincée dans sa gorge, l’empêchant de respirer. 

«Je hurlais aux voisins de venir m’aider et d’appeler l’ambulance. Gabriel [son fils] était rendu tout mou et il a fini par perdre conscience», relate la maman.

À bout de souffle

C’est à ce moment que Samuel Boisvert, qui se trouvait sur son balcon, a volé à son secours. Il a dévalé la quarantaine de marches qui le séparait du sol, avant de sauter par-dessus la clôture de sa voisine et d’empoigner l’enfant pour déloger la cocotte.

Souffrant de fibrose kystique très avancée, M. Boisvert était pourtant sur la liste d’attente d’urgence pour une greffe de poumons. Un simple rhume aurait pu l’envoyer à l’hôpital et ses capacités pulmonaires n’étaient que de 20 % par rapport à la normale. 

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«Juste de me rendre là, j’étais à bout de souffle. Je lui ai fait les manœuvres de RCR et quand il a avalé la cocotte, je me suis effondré», se rappelle l’homme de 34 ans qui est nouvellement greffé.

«Courage exceptionnel»

Samuel Boisvert estime que c’est peut-être sa maladie qui l’a poussé à agir si promptement. Habitué à manquer d’air régulièrement, il s’est immédiatement mis à la place de l’enfant. 

«Mais je considère que j’ai fait ce que n’importe qui, avec un cours de RCR, aurait fait à ce moment-là», dit-il humblement. 

Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) considère toutefois que M. Boisvert a fait preuve «d’un altruisme et d’un courage exceptionnels lors de cet événement».

D’autres citoyens et agents de la paix ont d’ailleurs été reconnus dans les dernières semaines pour leurs actes héroïques ou leur aide inestimable apportée aux forces de l’ordre.

Bambin rescapé au milieu de la route 

Le sergent Patrick Carignan, de la Sûreté du Québec (SQ), préparait une opération de sécurité routière, le 15 avril dernier, lorsqu’il a dû voler au secours d’un bambin. 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Le policier venait de se garer près de la route 138, à Saint--Joachim, lorsqu’il a entendu un camion klaxonner. C’est en se retournant qu’il a aperçu un garçon de deux ans, seul, qui s’apprêtait à traverser la route de trois voies, où la vitesse est de 90 km/h. M. Carignan s’est alors précipité sur l’enfant, le saisissant au vol juste avant que le camion ne lui roule dessus, lui évitant une fin tragique.

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«Ce que je ne comprends pas, c’est qu’il a été capable de traverser une première fois. J’en ai des frissons, c’était une question de secondes», soupire le sergent.

La mère de l’enfant a été retrouvée, en panique, une dizaine de minutes plus tard. Son garçon avait échappé à sa vigilance alors qu’elle travaillait sur son terrain.

Une intervention rapide saluée 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Le 5 avril 2020 était une journée tout à fait normale pour Émilie Thibault, jusqu’au moment où elle a sauvé une vie. Alors qu’elle se trouvait à l’angle de la 1re Avenue et la 18e Rue, dans Limoilou, un homme souffrant de problèmes de santé s’est désorganisé. En crise, il a poussé une dame sous l’autobus qui était à l’arrêt à l’intersection, dans l’angle mort du conducteur. Mme Thibault s’est alors précipitée pour tirer la dame de sa fâcheuse position. La vie de celle-ci ne s’est jouée qu’en quelques secondes, alors que les roues de l’autobus venaient de repartir. «Il ne fait nul doute que votre instinct et votre rapidité d’intervention ont permis de sauver une vie», a noté la police de Québec en lui remettant une citation d’honneur. 

À l’eau la veille du jour de l’An 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Photographe amateur, Patrick Racine se trouvait seul près de la baie de Beauport pour prendre des clichés de harfangs des neiges, le matin du 31 décembre 2020. Comme c’était la veille du jour de l’An, il a été surpris de voir une autre personne avancer sur les glaces. «Il s’est rendu près d’une section qui n’était pas glacée. Rapidement, j’ai compris que c’était quelqu’un qui n’allait pas bien. Il s’est jeté dans l’eau», se rappelle M. Racine.

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Le temps que le photographe amateur se rende à lui, l’eau atteignait déjà sa poitrine. D’après le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), la température du fleuve n’était que de 0,33 °C ce jour-là. Mais, ça n’a pas empêché Patrick Racine d’aller chercher l’individu et de le ramener sur la terre ferme. 

Suspendu au 11e étage  

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Les policiers de Québec Maxime Giroux et Thomas Paradis répondaient à un appel d’un jeune homme en crise, le 6 février 2020, lorsque la situation a dégénéré. Refusant de collaborer, celui-ci s’est précipité à toute vitesse vers le balcon de l’appartement, passant tête première par-dessus le garde-corps. Il se trouvait à 11 étages au-dessus du sol. En une fraction de seconde, les deux policiers se sont précipités à sa rescousse, l’agrippant par les jambes et le mettant en sécurité. «Jamais on n’a passé aussi près de voir quelqu’un mourir entre nos mains», souligne l’agent de police Giroux.

Honoré pour des années d’entraide   

Photo Jérémy Bernier
Photo Jérémy Bernier

Depuis 41 ans, Robert Cameron se présente sur les scènes d’intervention policière de Lévis pour offrir son aide en s’occupant de la circulation dans le secteur. Bien connu et apprécié des services d’urgence, il leur donne régulièrement de l’information sur des éléments de sécurité de son secteur. «J’essaie simplement de protéger la population du mieux que je peux», a fait savoir le sexagénaire. Ayant eu connaissance que M. Cameron était atteint d’une maladie grave qui risquait de lui coûter la vie, les autorités de Lévis lui ont offert une journée mémorable en août dernier. Prise de photos, tour de camion de pompier et remise d’un écusson du Service de police de la Ville de Lévis (SPVL) étaient au menu. «On voulait lui souligner notre reconnaissance pour l’aide qu’il nous apporte», déclare le porte-parole du SPVL, Jean-Sébastien Levan.

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