Un mystérieux sarcophage de plomb découvert sous la cathédrale Notre-Dame de Paris

AFP
Un sarcophage de plomb et des mains délicates sculptées: d’importants vestiges archéologiques du XIVe siècle ont été doucouvert dans le cadre des travaux de reconstruction de la la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Une découverte du Moyen Âge
Le sarcophage, qui date du Moyen Âge, devrait permettre «de mieux connaître les pratiques et les rites funéraires» du Moyen-âge, a expliqué Dominique Garcia, président de l’Institut national de recherche archéologique (Inrap).


Il va être fouillé dans un laboratoire afin de «connaître un peu plus la situation de ce personnage et la manière dont il a été probablement embaumé», a-t-il ajouté.
Les archéologues ont pu y introduire une mini-caméra endoscopique.
«On voit encore des éléments de tissu, des cheveux a priori et aussi surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu» de l’histoire de l’inhumation religieuse, a précisé Christophe Besnier, archéologue et responsables des fouilles. Selon lui, «le fait que ces éléments végétaux soient encore a l’intérieur montrent un état de conservation a priori très bon».
Il faut savoir que depuis le début de sa construction, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux. C’est toutefois la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts.
À ce stade, on ignore encore l’identité du défunt mais il s’agit probablement d’un haut dignitaire de l’Église.
Des mains et un buste
Mardi, un archéologue a également délicatement dégagé d’une profondeur de quelques centimètres de terre deux mains de pierre.


À leurs côtés, dans des corbeilles de plastique: le buste d’un homme barbu, des restes de végétation sculptée et de peinture ayant servi à leur création.
Des travaux de reconstructions
La cathédrale, partiellement détruite par un incendie le 15 avril 2019, est en plein chantier de reconstruction, après une première phase de sécurisation qui s’est achevée l’été dernier.
Ce sont des fouilles préalables à l’installation d’un échafaudage de 100 mètres de hauteur devant servir à la reconstruction de la flèche, qui ont permis de révéler ces précieux vestiges.


Pour garantir la solidité du sol sur une surface d’environ 100 m2, les archéologues et scientifiques ont procédé à des excavations préventives.
Ces recherches ont révélé un entrelacs de canalisations souterraines en briques qui servaient au chauffage au XIXe siècle. Au milieu, est apparu un sarcophage anthropomorphe en plomb, déformé par le poids de la terre et des pierres.

À quelques mètres, au pied du choeur de Notre-Dame, les archéologues travaillent intensément pour dégager un autre trésor: les restes de l’ancien jubé.
Cette tribune en pierre, ornée de statues, formait une sorte de barrière et séparait le choeur liturgique de la nef et des fidèles. Construite vers 1230, elle a perdu de son usage au fil des siècles et a été détruite au début du XVIIIe siècle, ont expliqué les experts.