Un réseau d’arnaqueurs internationaux derrière les fausses pilules pour maigrir

Un vaste réseau d’arnaqueurs ayant des ramifications à l’international est à l’origine d’annonces mettant en vedette des célébrités québécoises qui, à leur insu, se retrouvent à faire la promotion de pilules bidon. 

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Ève-Marie Lortie, Gino Chouinard et Claude Legault sont devenus sans leur consentement, les «porte-parole» de produits miracles pour maigrir ou pour contrer les problèmes de dysfonction érectile, dans des publicités principalement diffusées sur Facebook. 

Ces annonces trompeuses mènent à toutes sortes de sites web transactionnels. Loin d’être anodines, ces publicités sont orchestrées par une organisation structurée qui opère à l’international, révèle l’émission J.E, lors d’une enquête qui sera diffusée ce soir. 

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L’objectif de cette organisation? Soutirer de l’argent aux consommateurs. 

«C’est de la fraude, c’est clair!» lance le comédien Claude Legault, en entrevue à l’émission J.E.

L’organisme Cyber Citoyen, spécialisé en cybersécurité et protection des renseignements personnels, s’est penché, à la demande de J.E, sur ce réseau qui s’étend à l’international. 

«On parle de centaines de sites web, de plusieurs infrastructures qui remontent sur quelques années et qui ont l’air étrangement bien organisées. Ce n’est pas quelqu’un qui fait ça dans son sous-sol tout seul, il y a vraiment un écosystème autour de ça», insiste la directrice Catherine Dupont-Gagnon. 

Deux branches 

Selon l’expert Sam Harper, aussi de Cyber Citoyen, ce réseau se diviserait en deux branches. La première s’affairerait à pousser la publicité frauduleuse sur les réseaux sociaux, alors que la seconde créerait tout un lot de sites transactionnels pour vendre les pilules. 

«On a l’impression que ce sont toutes des entreprises indépendantes, mais finalement, on voit que c’est dirigé ou géré par les mêmes personnes», explique l’expert.  

Parmi toutes les adresses courriel utilisées pour créer ces sites web bidon, Sam Harper a réussi à en lier une à un certain Alberto Massa, qui vivrait en Italie. L’adresse courriel de cet homme a servi à créer différentes entreprises, dont une compagnie basée en Estonie. 

L’expert a aussi identifié une Christiana Berzins, dont l’adresse courriel a été utilisée pour créer des sites transactionnels, notamment en Lettonie.  

Alberto Massa et Christiana Berzins n’ont pas donné suite à nos demandes d’entrevue. 

Brouiller les cartes 

Il est extrêmement difficile de retracer précisément qui est à l’origine de ces arnaques. Les fraudeurs brouillent les cartes en engageant aussi des compagnies légitimes pour créer leurs multiples annonces ou sites web, révèle Catherine Dupont-Gagnon. 

Une «masse entière de gens qui ont des business [légales]» peuvent ainsi contribuer à faciliter le travail des fraudeurs partout dans le monde, et ce, sans être informés nécessairement qu’il s’agit là d’arnaques, dit-elle. 

L’émission J.E est diffusée ce soir à 21 heures au réseau TVA.  

Des pilules illégales 

Des produits moussés par l’entremise de fausses publicités ne sont pas légaux au Canada, a constaté notre Bureau d’enquête. 

Parmi les pilules vendues en ligne se trouvent Via Keto, présumément pour maigrir, et Male Enhancement, qui contrerait la dysfonction érectile. Aucun de ces produits n’étant homologué par Santé Canada, leur vente est interdite au pays. 

«Quand la compagnie est sérieuse, quand elle veut faire reconnaître un produit naturel, elle a une voie de passage et c’est l’homologation à Santé Canada. C’est une garantie sur la qualité», avance la pharmacienne Diane Lamarre, qui recommande de se méfier de ces pilules.