Un report du cours Culture et citoyenneté québécoise réclamé

Après des profs d’écoles secondaires privées, c’est au tour du plus important syndicat d’enseignants de la province de réclamer le report du nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise, dont l’implantation est prévue dans toutes les écoles dès l’an prochain.

Depuis la rentrée, le contenu de ce nouveau programme – qui remplacera le controversé cours Éthique et culture religieuse – est enseigné dans une trentaine d’écoles primaires et secondaires sous forme de projets-pilotes.

Or, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) constate de « graves lacunes » dans sa mise en œuvre.

« Est-ce qu’on peut faire les choses correctement ? Les enseignants nous disent que la machine va trop vite », lance sa présidente, Josée Scalabrini.

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Contenu incomplet

Le programme est encore incomplet et les profs « ont les mains vides », précise-t-elle.

Ceux qui se sont portés volontaires pour tester ces nouveaux contenus cette année s’attendaient à ce que du matériel leur soit fourni par le ministère, mais ce sont eux qui doivent tout concevoir, déplore la FSE.

Dans ces circonstances, il apparaît nécessaire de reporter « d’au moins un an » la mise en œuvre de ces nouveaux contenus « importants », mais aussi délicats, ajoute Mme Scalabrini. 

Une implantation progressive, plutôt qu’une approche mur à mur du début du primaire à la fin du secondaire, est également réclamée.

Le cours vise à préparer les jeunes Québécois à « l’exercice de leur citoyenneté ». 

Les thèmes à aborder sont très variés, allant de la cyberintimidation aux institutions démocratiques, en passant par l’identité culturelle ou religieuse et l’éducation à la sexualité.

La FSE-CSQ rappelle par ailleurs que l’implantation du cours Éthique et culture religieuse s’était faite de façon progressive, après deux années de projets-pilotes.

La fédération syndicale joint ainsi sa voix à l’Association québécoise en éthique et culture religieuse, qui a déjà réclamé un échéancier beaucoup moins serré pour la mise en place de ce nouveau cours. 

De la formation, svp

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente des profs d’écoles secondaires privées, demande aussi un report d’au moins un an, rapportait La Presse la semaine dernière.

Dans les écoles, les profs ont besoin de temps pour se former, souligne Mme Scalabrini, qui va même jusqu’à affirmer que ce sont des enseignants spécialistes au primaire, comme ceux de musique et d’anglais, qui devraient enseigner ces nouveaux contenus.

« Avec le nombre d’enseignants qui nous manquent présentement, arrangeons-nous pour garder ceux qui sont déjà là », laisse-t-elle tomber.