Un rendez-vous à ne pas manquer
Denis Bernard joue dans l’adaptation théâtrale du film «Network»


Yves Leclerc
Long métrage qui plonge dans le monde de l’information et du spectacle, Network a été décoré de quatre Oscars en 1977. L’adaptation théâtrale, qui a connu du succès en 2017 et 2018, à Londres et sur Broadway, s’amène au Trident.
À l’affiche jusqu’au 20 novembre au Trident, l’adaptation théâtrale Salle de nouvelles sera présentée pour la première fois en français. La pièce, mise en scène par Marie-Josée Bastien, met en vedette 12 comédiens.
Victime d’une baisse des cotes d’écoute, le lecteur de nouvelles Howard Beale va être congédié. Il profite de ses derniers moments à l’antenne pour encourager les téléspectateurs à se rebeller et annonce son intention de mettre fin à ses jours en direct lors du prochain bulletin de nouvelles. Les cotes d’écoute s’emballent et les dirigeants du réseau tenteront de profiter de la situation.
Denis Bernard a rapidement accepté la proposition de personnifier Howard Beale. Il avait le souvenir d’un film qui l’avait marqué et il ne voulait pas manquer ce rendez-vous avec ce personnage immense.
«Salle de nouvelles devait être présenté lors de la saison 2020-2021. La production a été repoussée, en raison de la pandémie, à la saison 2021-2022. J’avais un rendez-vous avec ce personnage et je ne voulais pas passer à côté. Je me suis organisé pour être disponible», a-t-il indiqué, lors d’un entretien.
Forte résonnance
Occupé par les derniers tournages des séries Chaos et Les moments parfaits, Denis Bernard a profité des pauses estivales pour entrer dans la pièce Salle de nouvelles.
«Je reviens à mes premiers amours où tout a commencé», a fait remarquer le comédien originaire de Lac-Etchemin.
La dernière fois que Denis Bernard a joué au Trident, c’était lors de la création de Cabaret bleu, cabaret bleu, cabaret bleu, en 1986, à sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec.
«Howard Beale ne va pas bien. Il est à un moment charnière de sa vie. Il vit un échec et pose un geste désespéré. Cet homme a un regard critique sur la télévision et aussi sur notre rapport au monde. Et ces mots, ce sont des mots que j’endosse et que je prends un grand plaisir à dire dans certaines circonstances. Il s’agit d'une parole qui va trop loin, qui n’est pas nécessairement acceptable aujourd’hui, mais qui libère et qui fait du bien», a-t-il lancé.
Les mots de Howard Beale prononcés en 1976, précise-t-il, résonnent tout aussi fort et sinon plus en 2021.
«La critique sociale que l’on retrouve dans le long métrage était une vision du futur et nous sommes en plein dedans aujourd’hui. Et c’est tellement épeurant qu’il n’y a pas d’autres solutions que de continuer de jouer cette oeuvre-là pour que l’on continue de l’entendre», a-t-il fait remarquer.
Denis Bernard souhaite que Salle de nouvelles provoque quelque chose chez le spectateur. C’est ce qu’il recherche maintenant lorsqu’il monte sur les planches.
«À bientôt 64 ans, je n’ai plus de temps à perdre avec des expériences simplement formelles. J’ai envie de m’investir dans des projets qui vont avoir une forte résonance. Je veux, lorsque je joue un rôle, que ça résonne dans le quotidien des gens et j’espère, après avoir vu ce spectacle, qu’ils vont faire attention à cet outil qu’est la télévision et qu’ils seront un petit peu plus critiques», a-t-il laissé tomber.
Salle de nouvelles est présenté du 26 octobre au 20 novembre au Trident.