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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Un règlement pour l’entretien des immeubles vacants réclamé à Montréal

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Agence QMI

2021-11-01T19:42:39Z
2021-11-01T22:58:35Z
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Avec la multiplication des incendies dans les immeubles abandonnés de la métropole, le directeur général de Montréal centre-ville a réclamé un règlement pour forcer les propriétaires à entretenir leur bâtiment vacant.

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Le directeur général Glenn Castanheira a ainsi montré du doigt les spéculateurs qui veulent profiter de «l’effervescence immobilière au centre-ville» pour faire grimper le prix de leur terrain.

«Il y a des spéculateurs qui achètent des immeubles, qui les laissent volontairement pourrir en attendant de pouvoir développer ou de les revendre à fort prix alors que le marché immobilier est en pleine effervescence à Montréal», a expliqué lundi M. Castanheira.

Ce dernier a déploré l’inaction de la Ville dans ce dossier dans la dernière décennie. Le phénomène s’est particulièrement exacerbé dans les cinq dernières années, selon lui.

«Le problème, c’est qu’à Montréal on n’a pas de règlement sur l’inoccupation. Les villes, comme à Chicago, quand vous avez un immeuble qui est vacant, vous êtes obligés de l’enregistrer et il y a des inspections aux six mois avec le service des incendies. Si on avait fait ça à Montréal, aucun de ces incendies-là ne serait arrivé!» s’est insurgé Glenn Castanheira.

Si jusqu’ici le pire a été évité, M. Castanheira craint que ce ne soit qu’«une question de temps» avant qu’une fatalité ne survienne à cause du problème.

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Appelée à réagir, la mairesse et candidate de Projet Montréal, Valérie Plante, a fait savoir qu’elle entendait s’attaquer à ce problème en responsabilisant davantage les propriétaires de ces immeubles vacants.

«Ce que nous avons mis en place et ce qu’on propose pour les prochaines années, c’est de mettre sur pied un registre des loyers [qui viendrait encadrer le prix des locations d’appartement], tout comme un certificat d’occupation dans le but de rendre le propriétaire plus imputable, plus responsable de l’état de son immeuble», a-t-elle mentionné.

Mme Plante a également proposé que la Ville fasse l’acquisition de certains locaux commerciaux avec les Sociétés de développement commercial (SDC) «pour minimiser au maximum le nombre de locaux vacants».

De son côté, le parti de Denis Coderre souhaite imposer une taxe pour contrer la spéculation.

«On va imposer une taxe pour les spéculateurs qui gardent un logement vacant pour différentes raisons», a mentionné Malika Dehraoui, candidate d’Ensemble Montréal.

Les squatteurs en cause?

La vague d’incendie a relancé le débat sur le rôle des squatteurs qui trouvent refuge dans les immeubles abandonnés à l’approche du temps froid.

Le président-directeur général de la Mission Bon Accueil, Samuel Watts, dit être prêt à contribuer à trouver une solution contre les immeubles vacants et propose d’en faire des endroits pouvant accueillir les itinérants.

«Nous sommes partants, complètement, de faire partie de la solution et d’aller de l’avant avec des projets qui vont prendre en main les bâtiments qui sont abandonnés et de faire du logement pour les personnes vulnérables qui ont besoin d’un logement, mais aussi d’un soutien psychosocial pour faire en sorte qu’ils vont rester en logement», a-t-il plaidé.

M. Watts a notamment déploré que les squatteurs soient accusés.

«Malheureusement, on va blâmer les personnes vulnérables, et ce n’est vraiment pas le problème. Le problème, c’est un problème historique», dit-il.

Malgré tout, Samuel Watts dit être optimiste pour l’avenir étant donné les engagements qui ont été pris dans la campagne électorale municipale.

«On parle vraiment de la situation et je pense qu’on commence à être prêt à apporter des solutions», a indiqué M. Watts.

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