Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Un recul de retirer le mot «femme» d’une loi: une ex-députée libérale déçue de la proposition du PLQ

Christiane Pelchat, ex-députée libérale et ancienne présidente du Conseil du statut de la femme
Christiane Pelchat, ex-députée libérale et ancienne présidente du Conseil du statut de la femme Photo d'archives, Agence QMI
Partager

Geneviève Lajoie | Bureau de parlementaire

2023-04-25T04:00:00Z
2023-04-25T11:06:39Z
Partager

Ex-députée libérale et ancienne présidente du Conseil du statut de la femme, Christiane Pelchat déplore que le PLQ ait voulu retirer le mot «femme» d’une loi. Plus encore, elle met en garde les élus contre la tentation de permettre le recours aux mères porteuses, l'ouverture à une dangereuse «marchandisation du corps des femmes».

• À lire aussi: Femme ou personne porteuse? «C’est pas vrai qu’on va effacer les femmes», dit Simon Jolin-Barrette

• À lire aussi: Projet de loi sur les mères porteuses: le PLQ souhaitait faire disparaître le mot «femme» pour être plus inclusif

«Ça a pris au moins 400 ou 500 ans avant qu’on soient visibles dans nos lois et dans nos politiques publiques, souligne-t-elle. Donc ça serait un gros gros recul de faire disparaitre le mot femme!»

La semaine dernière, le député libéral André Albert Morin a déposé un amendement au projet de réforme du droit de la famille, qui vise notamment à encadrer la gestation pour autrui. Il demandait qu’on retire le terme «femme» pour ne laisser que «la personne qui a donné naissance à l’enfant», question d’être plus inclusif.

Avocate spécialisée en droit des femmes, Christiane Pelchat l’a avalé de travers, surtout que M. Morin était procureur avant de se lancer en politique. «En droit, c’est certain que c’est une atteinte au droit des femmes à l’égalité», insiste-t-elle, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Publicité

Elle se réjouit que le ministre Simon Jolin-Barrette et le député solidaire Guillaume Cliche-Rivard s’y soient opposés. Les élus de l’Assemblée nationale, incluant les libéraux, ont ensuite adopté à l’unanimité une motion reconnaissant l’importance de conserver le mot «femme» dans les lois québécoises.

«Peut-être que (les libéraux) se sont aperçus de leur erreur, renchérit Mme Pelchat. Mais on ne peut pas faire des modifications comme ça. La journée qu’on enlève le mot femme dans le Code civil, ça va être très inquiétant».

Mères porteuses

L’ex-présidente du Conseil du statut de la femme invite également les élus québécois à mettre sur pause le cheminement du texte législatif sur la gestation pour autrui, le temps de faire un réel débat de société sur un enjeu aussi délicat.

Le projet de loi du ministre Jolin-Barrette actuellement à l’étude vise à reconnaître la convention entre les parents d’intention et la mère porteuse. Cette dernière ne peut recevoir de rémunération, seules les dépenses liées à la grossesse peuvent être remboursées.

«(C’est) reconnaitre que l’utérus des femmes est une marchandise comme les autres, estime-t-elle. On met le corps des femmes à la disposition de tiers, donc c’est la commercialisation, tout est devenu achetable dans notre société néolibérale, on peut payer pour tout, ou à peu près!»

Bien sûr, plusieurs parents qui souhaitent avoir un enfant par l’entremise d’une mère porteuse sont de bonne foi. «Le problème, ce sont les abus». Elle cite en exemple le cas de l’Inde, où pendant des années, le marché des gestatrices pour autrui était florissant, mais entrainaient de graves conséquences pour le droit des femmes et des enfants.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité