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L'article provient de TVA Sports
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Un record de longévité pour Ladouceur

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2020-12-16T01:07:53Z
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Les records ne sont pas faits pour les spécialistes des longues remises. Louis-Philippe Ladouceur chérira toutefois le sien, dimanche, quand les Cowboys de Dallas se mesureront aux 49ers de San Francisco. Le Québécois prendra part à son 251e match en carrière dans la NFL, ce qu’aucun autre joueur canadien n’a réussi avant lui.

Dimanche dernier face aux Bengals de Cincinnati, le vétéran de 39 ans a atteint le plateau des 250 matchs. Il a ainsi rejoint l’ex-botteur Eddie Murray, qui détenait la marque chez les joueurs canadiens depuis sa retraite en 2000.

À sa 16e saison avec l’équipe, le Montréalais n’a toujours pas raté le moindre match. Ni la moindre remise d’ailleurs, ce qui fait de lui un modèle rarissime de constance à travers la ligue à une position dans l’ombre.

Même s’il n’a jamais cherché à se placer devant les projecteurs, Ladouceur n’a pas caché, dans un entretien avec «Le Journal de Québec», que la reconnaissance qui l’attend lui fait chaud au cœur.

«C’est important pour moi et ma famille, mais c’est encore plus un accomplissement pour les Canadiens qui veulent se faire valoir dans la NFL. On a notre place dans cette ligue comme Canadiens. On est quatre dans notre équipe en ce moment. Il y a de bons joueurs canadiens depuis longtemps dans la ligue et c’est spécial de réaliser que c’est moi qui aurai joué le plus de matchs», a-t-il réagi.

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Le mérite de s’accrocher

L’aventure avec les Cowboys s’annonçait pourtant temporaire, en 2005. Le légendaire entraîneur-chef Bill Parcells avait besoin d’un spécialiste des longues remises de remplacement. Depuis ce jour, Ladouceur n’a jamais perdu son poste, même s’il y a eu trois changements d’entraîneurs-chefs et que six responsables des unités spéciales ont défilé.

«Le plus difficile, c’est de s’accrocher et de rester. Il faut montrer qu’on est constant et prêt à chaque match. Ce n’est pas évident de faire ça pendant 16 ans à travers les bobos et les changements de philosophie. Les gars sont de plus en plus vite, mais pas moi. À mon âge, je dois être plus cérébral. Ce qui me rend le plus fier, c’est que je me suis adapté à toutes les situations», a témoigné Ladouceur.

L’ancien du Cégep John-Abbott évoluait sur la ligne défensive et c’est à l’Université de la Californie qu’il s’est converti à sa position actuelle.

Son premier essai comme joueur autonome avec les Saints de La Nouvelle-Orléans a avorté. Tout comme ses entraînements par la suite à Buffalo et Miami. L’appel des Cowboys est arrivé au bon moment pour celui qui a appris de la bouche de son agent, il y a quelques semaines, que le record de matchs joués pour un Canadien lui appartiendrait.

«Ça me fait un petit velours, mais aussi un petit coup de vieux!», a lancé Ladouceur dans un éclat de rire.

«Mon parcours prouve que les échecs sont nécessaires pour connaître du succès. Tu ne peux pas toujours être au septième ciel. Il faut parfois tomber sec par terre. Ça m’a aidé. Je ne suis pas un gars qui parle d’accomplissements. Je suis plus intéressé à me préparer au prochain match, même si je ne peux pas nier que ce record, c’est une fierté.»

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Une saison qui laisse sur sa faim

Louis-Philippe Ladouceur n’est pas en mesure de se prononcer avec certitude sur ce que l’avenir lui réserve au-delà de la saison en cours. Il est toutefois facile de déduire qu’il ne se fera pas tordre un bras pour poursuivre l’aventure.

La campagne 2020 des Cowboys ne se déroule clairement pas comme prévu. Avec trois matchs à disputer, l’équipe montre un piètre dossier de quatre victoires et neuf revers.

L’unique espoir de se tailler une place en séries repose sur le fait qu’ils font partie de la division la plus faible de la NFL, mais l’équipe de Washington détient une avance de deux matchs sur Dallas au sommet dans l’Est.

«J’essaie toujours de prendre du temps pour réfléchir après la saison. À la fin janvier ou au début février, j’ai pas mal une bonne idée de ce que je veux faire l’année suivante. La saison en cours va peut-être influencer ma décision. Personne ne veut finir sa carrière sur un mauvais pied. Mais on a encore une chance de faire les séries, on ne sait jamais», a commenté Ladouceur au sujet de son avenir.

Des obstacles

La saison en cours a aussi été ponctuée de tristes événements pour les Cowboys. Le quart-arrière Dak Prescott est tombé au combat en subissant une horrible fracture à la cheville droite.

Le préparateur physique Markus Paul est ensuite décédé subitement, quelques semaines plus tard.

«C’est arrivé au complexe de l’équipe et nous étions tous là. Ç’a été très difficile, en pleine semaine du Thanksgiving et tout le monde était ébranlé. Il y a eu beaucoup d’obstacles cette année et il faut juste espérer que ça va nous endurcir et nous mettre dans une meilleure position pour l’avenir», a soupiré le Québécois, qui ne s’imagine pas dans un autre uniforme.

«Jouer pour les Cowboys, ça fait partie de mon âme maintenant, après si longtemps. C’est presque la moitié de ma vie dans cette organisation», a-t-il conclu.

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