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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Un record de cas de tuberculose au Québec

Il n’y a jamais eu autant d’infections depuis au moins 10 ans

Photo LE JOURNAL DE QUÉBEC
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

2025-09-26T13:30:00Z
2025-09-26T13:30:08Z
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Le Québec a enregistré un record de cas de tuberculose depuis au moins 10 ans l’an dernier, une progression qui s’est poursuivie en 2025.

Cette vieille maladie qu’on associe aux sanatoriums du 20e siècle revient en force partout sur la planète, et le Québec ne fait pas exception.

Pas moins de 373 cas ont déjà été recensés depuis le début de l’année. Cette tendance s’inscrit dans la lignée du record de 2024, avec 464 cas. Depuis 2020, les cas ont pratiquement doublé.

Cas de tuberculose au Québec

2025                       373*

2024                       464

2023                       364

2022                       279

2021                       226

2020                       242

*Données en date du 13 septembre

«On ne veut pas créer un sentiment de panique. Les gens qui n’ont pas de symptômes ne sont pas contagieux. Ce n’est pas comme la COVID, rassure Cassi Bergeron-Caron, microbiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Mais c’est sûr que ce sont des taux records.»

Cassi Bergeron-Caron, microbiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec, constate un record de cas de tuberculose en 2024. COURTOISIE (INSPQ)
Cassi Bergeron-Caron, microbiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec, constate un record de cas de tuberculose en 2024. COURTOISIE (INSPQ) Photo fournie par INSPQ

Montréal enregistre le plus grand nombre de cas dans la province. Or, c’est au Nunavik que la propagation est la plus problématique, soit 648 cas par 100 000 habitants en 2024. Trois personnes en sont décédées dans les dernières années.

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«C’est un problème extrêmement complexe. [...] La tendance est inquiétante par rapport à l’an passé. Ce n’est pas un manque d’efforts sur le terrain, mais on aurait besoin de beaucoup plus de ressources pour les travailleurs de la santé et des infrastructures», explique Jessika Huard, coordonnatrice régionale en maladies infectieuses au Nunavik.

CAS PAR RÉGION EN 2025 *
Montréal
157
Nunavik
83
Montérégie
44
Capitale-Nationale
25
Lanaudière
12
Estrie
8
Laurentides
7
Côte-Nord
7
Chaudière-Appalaches
7
Laval
6
Outaouais
5

*Données en date du 13 septembre

Source: Ministère de la Santé et des Services sociaux

Fait surprenant: le quart de la population mondiale est atteinte de la tuberculose, de façon active ou latente. Pour être contagieux, le patient doit présenter des symptômes.

Et surtout, il faut un contact rapproché d’environ 100 heures pour contaminer d’autres gens.

«Les éclosions qu’on voit, c’est dans les familles ou entre des gens qui sont tous les jours dans le même bureau, indique Mme Bergeron-Caron. Ce n’est pas quelque chose qui se transmet dans les transports en commun ou à l’épicerie.»

Avec l’immigration

La hausse des cas au Québec est attribuable en grande partie à l’immigration, soit des gens porteurs de la bactérie qui s’installent ici.

«Il y en a partout dans le monde. Plus les gens sont en contact, plus il y a de transmission, note la microbiologiste. Il faudrait un effort concerté mondial pour le suivi des cas.»

Le symptôme le plus clair de la tuberculose est la toux persistante.

Symptômes à surveiller
  • Toux persistante depuis plus de deux semaines
  • Sang dans les sécrétions
  • Fièvre
  • Sueurs nocturnes
  • Perte de poids
  • Grande fatigue

Source: INSPQ

Avec le temps, la tuberculose cause des cavités dans les poumons et provoque des expectorations de sang. S’ils ne sont pas soignés avec des antibiotiques, les gens peuvent en mourir.

La tuberculose est une maladie à déclaration et à traitement obligatoires, au Québec.

«C’est très surveillé, il y a des suivis rigoureux et des barrières pour ne pas que ça explose», soutient la spécialiste.

Au Québec, seuls les enfants du Nunavik ont accès à un vaccin depuis 2023, étant donné le haut taux de propagation. L’an dernier, 65% des nouveau-nés ont été immunisés.

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