Un Québécois derrière le tout nouveau casque de réalité virtuelle Apple Vision Pro
TVA Nouvelles, Agence France-Presse
Le casque de réalité virtuelle d'Apple à 3500 dollars arrive dans les magasins américains
Les passionnés de technologie et fans d'Apple ont fait la queue vendredi dernier dans les magasins américains de la marque pour tester ou acheter le Vision Pro, le casque de réalité mixte (augmentée et virtuelle) à 3499 dollars du géant des technologies.
C'est le premier nouveau produit majeur de la marque à la pomme depuis l'arrivée de la montre connectée Apple Watch il y a neuf ans.
En entrevue sur les ondes de LCN, Bertrand Nepveu, un Québécois qui a participé à la conception du Apple Vision Pro, a avoué avoir été très émotif la première fois qu’il a essayé le casque de réalité augmentée auquel il a contribué.
«C’est très bluffant. C’est sûr que je suis un perfectionniste, donc on travaillait fort pour que ça soit très proche de la réalité. Ce n’est pas encore là, mais si on compare aux casques dans le marché, c’est une expérience dix fois meilleure», affirme-t-il.
Le Québécois avait fondé son entreprise au Québec il y a près de 20 ans. Il y avait développé un casque de réalité virtuelle avant de vendre son entreprise au géant Apple.
«C’est un projet qui a commencé dans mon sous-sol en 2005. On a eu du capital de risque, on a grossi l’équipe jusqu’à 17 personnes, on a gagné [le prix du] meilleur casque au CES et quelques mois plus tard, on a vendu à Apple, on a déménagé là-bas et on a contribué de façon significative à la conception du casque», raconte-t-il.
Une technologie d’avenir
Les lunettes à réalité augmentée et les casques de réalité virtuelle ou mixte ne sont pourtant pas nouveaux.
Meta (Facebook, Instagram), rival d'Apple dans la Silicon Valley, a ainsi largement contribué à faire émerger ce marché avec ses casques Quest et ses lunettes Ray-Ban connectées.
Mark Zuckerberg, le dirigeant du groupe, pense que le «métavers», un univers où se mélangent nos environnements physique et numérique, sera l'avenir d'internet.
Mais de nombreuses entreprises, experts et particuliers attendaient avec impatience le premier appareil d'Apple. L'entreprise a la réputation de ne lancer que des produits très perfectionnés, qui donnent le la à l'industrie.
Tim Cook est venu vendredi au magasin Apple de la Cinquième Avenue à New York pour saluer les premiers clients, sous les applaudissements du personnel.
«C'est la technologie de demain, aujourd'hui», a-t-il dit à la chaîne ABC News. «Nous pensons que nous avons fixé le prix à sa juste valeur pour l'instant».
Critique mitigées
C'est un «produit impressionnant, qui a nécessité de nombreuses années de travail et des milliards de dollars d'investissement», mais «même après l'avoir essayé, je n'ai toujours aucune idée de qui va s'en servir et pour quoi faire», a écrit le New York Times.
Les testeurs se disent fascinés par la qualité de l'image et la facilité d'utilisation: il suffit de fixer des yeux une application et de taper des doigts pour l'ouvrir ou la fermer.
Mais ils s'agacent que la batterie soit encombrante et se moquent des «personas», ces étranges avatars au rendu photoréaliste qui représentent les utilisateurs lors de visioconférences.
«Le casque a les caractéristiques typiques d'un produit de première génération: il est lourd, la batterie s'épuise rapidement et aïe les personas...», a résumé Joanna Stern, journaliste du Wall Street Journal.
«Mais sans ces défauts, on peut imaginer qu'il sera plus agréable de porter ce casque que de tenir un téléphone devant son visage», a-t-elle précisé. «Et pour travailler et regarder des films, c'est vraiment pas mal.»
Le fabricant de l'iPhone présente le casque comme sa première incursion dans le domaine du «spatial computing» ou «informatique spatiale».
Il permet de disposer des écrans virtuels de différentes tailles autour de soi, pour travailler, discuter avec des amis ou regarder des vidéos.
Critiqué pour le manque d'applications disponibles sur le Vision Pro - leur nombre était récemment évalué à 150 - Apple a mis les bouchées doubles et annoncé, jeudi, qu'il en comptait maintenant plus de 600.
«Ces applications incroyables vont changer notre façon de vivre le divertissement, la musique et les jeux», a promis Susan Prescott, vice-présidente d'Apple chargée des relations avec les développeurs au niveau mondial.
Des plateformes très populaires, comme Netflix ou YouTube, ont choisi de ne pas concevoir d'applications ad hoc pour le Vision Pro pour le moment, contrairement à Disney, qui doit fournir 150 films en 3D dès le lancement.
Déjà très populaire
Le Vision Pro peut être testé sur rendez-vous dans les magasins Apple aux États-Unis, pour aider les consommateurs à prendre en main le nouvel objet.
Les analystes de Wedbush Securities s'attendent à ce qu'Apple vende environ 600 000 unités cette année. Déjà plus de 200 exemplaires ont été écoulés en seulement quelques jours.
«Ce n'est que le début pour Vision Pro», estime Dan Ives, l'un des experts de ce cabinet d'études.
«La prochaine version du Vision Pro coûtera beaucoup moins cher, autour de 2.000 dollars», prédit-il. «Nous pensons également que les futurs modèles ressembleront à des lunettes de soleil et qu'ils offriront un éventail de fonctionnalité beaucoup plus vaste aux utilisateurs.»