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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Un Québécois a documenté des crimes de guerre

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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2022-04-11T03:10:17Z
2022-04-11T03:21:58Z
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Un Québécois qui a enquêté sur les atrocités commises en Ukraine a pu confirmer l’utilisation de bombes à fragmentation dès les premiers jours de l’invasion, ce qui pourrait permettre d’accuser les hauts dirigeants russes de crimes de guerre.

• À lire aussi: Qui est le «boucher de Syrie», nouveau général de l’offensive russe en Ukraine?

• À lire aussi: Ukraine : dix civils tués et 11 blessés dans des frappes samedi dans l’est

« Les gens avaient le regard vide, ils avaient faim et froid, ils avaient tout laissé derrière eux, parfois même des proches décédés dans les bombardements », relate Jonathan Pedneault, enquêteur à Human Rights Watch (HRW), un organisme non gouvernemental qui répertorie les accrocs aux droits de la personne sur la planète.

Le jeune homme s’est rendu à Lviv, en Ukraine, dès le lendemain de l’invasion russe afin de recueillir les témoignages de survivants des attaques. Ils se sont basés à cet endroit en vertu de sa position géographique, à quelques kilomètres de la frontière avec la Pologne.

C’est grâce à la centaine d’entretiens réalisés du 25 février au 10 mars et aux photos transmises que l’organisme a pu confirmer l’utilisation de trois bombes à fragmentation, proscrites par la convention de Genève, et d’une centaine d’événements ciblant directement des civils, autres entorses au droit de la guerre.

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Témoignages à chaud

C’est à la gare centrale que les émissaires de HRW se sont installés avec leur interprète. 

La guerre en Ukraine perdure maintenant depuis presque un mois et demi et de nombreux témoignages s’élèvent pour dénoncer des crimes de guerre.
La guerre en Ukraine perdure maintenant depuis presque un mois et demi et de nombreux témoignages s’élèvent pour dénoncer des crimes de guerre. Photo AFP

« Nous avons approché des gens qui arrivaient de différents endroits du pays afin de fuir vers la Pologne et mené des entretiens avec ceux qui acceptaient de témoigner », rapporte en entrevue téléphonique de Norvège l’ancien journaliste devenu enquêteur en 2016. 

Les rencontres, en profondeur, ont porté sur les faits vécus à Marioupol, Kharkiv, Donetsk et autres.

Il précise que la récolte de témoignages en situation de crise est un travail délicat qui doit se faire le plus tôt possible à la suite des événements. 

« Si on attend trop, les témoins risquent d’oublier certains détails ; ils peuvent subir un choc post-traumatique ou être simplement incapables de raconter ce qu’ils ont vu », explique-t-il.

La traversée de réfugiés ukrainiens vers la Pologne documentée par Jonathan Pedneault.
La traversée de réfugiés ukrainiens vers la Pologne documentée par Jonathan Pedneault. Photo Jonathan Pedneault

Le mandat de Human Rights Watch, comme celui d’Amnesty International, mieux connu chez nous, n’inclut pas la poursuite de responsables de violences illégales. 

Cela relève du Tribunal pénal international ou d’autres cours de justice. Mais les rapports que ces ONG publient seront de précieux éléments de preuve lorsque viendra le temps de juger les criminels de guerre.

Conventions internationales

Depuis qu’il a quitté l’Ukraine, de nombreux crimes de guerre tels que des exécutions sommaires, des tortures et des viols se sont ajoutés à la liste des méfaits russes.

« Depuis près d’un siècle, la guerre doit se dérouler à l’intérieur de certaines règles définies par des conventions internationales. Ceux qui ne respectent pas ces règles doivent s’attendre à des sanctions », soutient-il.

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