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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Un Québec indépendant serait vulnérable face à la Russie, dit le ministre Christopher Skeete

Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-11-08T05:00:00Z
2025-11-08T15:56:41Z
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Le ministre caquiste Christopher Skeete met en garde les Québécois tentés par le discours de Paul St-Pierre Plamondon: l’indépendance laisserait le Québec vulnérable économiquement et militairement, notamment face à la Russie.

À peine rentré d’Afrique du Sud, le titulaire des Relations internationales a contacté le Journal, vendredi, pour réagir aux premiers éléments du «Livre bleu» présentés par le chef du Parti Québécois, la veille.

Christopher Skeete dénonce une vision «simpliste» de la place du Québec dans le monde après son accession à la souveraineté.

Il donne l’exemple de l’Angleterre, secouée par des turbulences après son départ de l’Union européenne en 2020. «Ils ont encore des déficits, les prix des maisons n’ont pas rebondi», fait-il remarquer.

Position de faiblesse

De plus, le pays de Charles III travaille toujours à signer des accords avec certains partenaires commerciaux. «Et les ententes qu’ils ont signées, ça a pris des années pour les ratifier [à partir] d’une position de faiblesse. Imaginez le Québec! Ça, c’est un pays nucléaire», dit-il.

Pour le Parti Québécois, toutefois, le Brexit ne peut être comparé à la souveraineté. L’Angleterre s’est exclue de l’Union européenne, tandis qu’un Québec indépendant chercherait à poursuivre ses relations commerciales avec les États-Unis, faisait remarquer Paul St-Pierre Plamondon jeudi.

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Mais bonne chance pour négocier avec l’administration Trump, réplique le ministre Skeete. «Ils auraient tout intérêt à nous faire mal et à nous demander beaucoup de concessions qu’on n’aurait pas le choix de donner. Qu’est-ce qu’on ferait avec la gestion de l’offre dans cette négo-là? Qu’est-ce qu’on ferait avec le bois d’œuvre?» demande-t-il.

Défense

Christopher Skeete n’est pas plus optimiste pour la défense du territoire, une fois sorti du Canada.

«Le jour après un Oui, on n’est plus membre de l’OTAN. Et l’OTAN, c’est la seule défense qu’on aurait contre l’agression russe», notre voisin au nord, souligne le ministre.

«Il faudrait demander la permission au Canada pour être membre de l’OTAN et ils ont le droit de veto. [...] Je ne pense pas que ça va leur tenter de dire “oui” tout de suite», dit-il.

Et l’environnement géopolitique a changé depuis le dernier référendum, observe le ministre caquiste. «Tous les analystes s’entendent: la Russie prend l’Ukraine. La Chine, tout le monde pense qu’elle va prendre Taïwan en 2027. Les États-Unis disent ouvertement qu’ils veulent prendre le Groenland», énumère-t-il.

«Je ne suis pas en train de dire qu’on va se faire envahir. Mais le monde est beaucoup plus dangereux qu’il ne l’était il y a 10 ans. Et on n’est plus du tout dans le contexte de 1995, après la chute du bloc soviétique», ajoute-t-il.

Camions de la Brinks

Malgré ses propos inquiétants, Christopher Skeete se défend d’agiter des épouvantails face au meneur dans les sondages, à un an des élections.

«Le PLQ a déjà joué dans ce film-là: faire peur aux gens, les camions de la Brinks... Je ne suis pas là-dedans. Mais la question se pose et ils doivent nous répondre. Ils doivent nous dire, aujourd’hui, dans un monde où des pays se font envahir, quel est le plan pour nous protéger?» lance-t-il.

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