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L'article provient de TVA Sports
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Un quart-arrière québécois peut-il vraiment s’établir dans la LCF?

Jonathan Sénécal, en action, pendant la finale de la Coupe Vanier remportée par les Carabins de l’Université de Montréal, le 25 novembre 2023, à Kingston.
Jonathan Sénécal, en action, pendant la finale de la Coupe Vanier remportée par les Carabins de l’Université de Montréal, le 25 novembre 2023, à Kingston. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2025-04-30T18:57:12Z
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Si Jonathan Sénécal ne parvient pas à percer comme quart-arrière dans la Ligue canadienne de football, il faudra que le prochain espoir québécois à cette position soit joliment bon pour y parvenir. 

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Sélectionné en septième ronde par les Alouettes au repêchage de la Ligue canadienne de football, mardi soir, l’athlète originaire de Mirabel pourrait accomplir ce qui, depuis de nombreuses années, semble improbable pour un quart-arrière d’ici: s’établir au niveau professionnel.

«On le connaît très bien, vient affirmer le directeur général des Alouettes, Danny Maciocia, à propos de Sénécal. J’ai eu la chance de le voir au camp des Carabins quand j’étais encore entraîneur-chef à l’Université de Montréal. Il a aussi participé à notre camp des Alouettes, l’an dernier.»

Photo Benoît Rioux
Photo Benoît Rioux

Dans les faits, Maciocia a suivi les prouesses de Sénécal depuis que celui-ci est adolescent. Il se souvient d’ailleurs très bien de la finale du Bol d’Or en novembre 2018, quand le jeune quart-arrière l’avait emporté au niveau collégial avec le Phénix du Collège André-Grasset.

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Durant le match ultime, il y a notamment eu ce jeu où, pendant que son équipe était en mauvaise posture sur le terrain, Sénécal avait pris le soin d’attacher le lacet de son soulier avant de recevoir le ballon et lancer une longue passe pour l’obtention d’un premier essai. Maciocia s’en souvient encore!

Il a gagné partout 

Question de rappeler son parcours phénoménal, Sénécal, aujourd’hui âgé de 25 ans, avait commencé à faire écarquiller les yeux des recruteurs dès l’école secondaire, au Collège Laval, puis encore un peu plus durant son passage au Collège André-Grasset.

À sa première année avec le Phénix, en 2017, le jeune homme originaire de Mirabel battait le record du football collégial, en première division, pour le nombre de touchés par la passe en une saison. Avec les Carabins, il a notamment mené l’équipe à la conquête de la Coupe Vanier, en 2023, étant sacré le joueur par excellence de la finale. Sénécal a aussi remporté cette année-là le trophée Heg-Crighton, remis au meilleur joueur de football universitaire au Canada.

Jonathan Sénécal, gagnant du trophée Hec-Crighton, en novembre 2023.
Jonathan Sénécal, gagnant du trophée Hec-Crighton, en novembre 2023. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

«Je suis vraiment content d’avoir l’opportunité de pouvoir me prouver, confiait le principal intéressé, mardi soir, lorsque joint au téléphone par Le Journal. Je me sens à la maison avec les Alouettes.»

Trois quarts repêchés 

Au-delà de Sénécal, la cuvée 2025 a été exceptionnelle avec un total de trois quarts-arrière repêchés. Taylor Elgersma a été choisi par les Blue Bombers de Winnipeg dès la deuxième ronde, avec le 18e choix au total, tandis que Kurtis Rourke, dont l’avenir à court terme semble être dans la NFL, a été sélectionné par les Roughriders de la Saskatchewan au troisième tour (25e).

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Le dernier quart-arrière appelé au repêchage de la LCF, qui est réservé aux joueurs canadiens, avait été Tre Ford, en 2022. Celui-ci évolue avec les Elks d’Edmonton et luttera cette année avec l’Américain Cody Fajardo, anciennement des Alouettes, pour le poste de partant.

Une règle à revisiter... 

Avant la sélection du Québécois Jonathan Sénécal, mardi soir, les Alouettes n’avaient pas repêché un quart-arrière depuis l’Ontarien Brandon Bridge, en 2015, soit il y a 10 ans. L’une des raisons: les athlètes évoluant à cette position, à moins d’être le partant, ne sont pas inclus dans le fameux ratio de joueurs canadiens.

Malgré une carrière ponctuée de 69 matchs dans la LCF, dont six départs, Bridge a lui-même longtemps plaidé pour un changement du règlement. Or, il n’a jamais été entendu, si bien que les quarts canadiens continuent d’être en compétition directe avec les nombreux Américains.

Brandon Bridge, au camp d'entraînement des Alouettes de Montréal, en mai 2016.
Brandon Bridge, au camp d'entraînement des Alouettes de Montréal, en mai 2016. JOEL LEMAY/AGENCE QMI/ARCHIVES

«Si on veut continuer de donner une chance aux Canadiens de s’établir à cette position-là, il faut revisiter le règlement», pointait encore le directeur général des Alouettes, Danny Maciocia, plus tôt cette semaine, avant même la sélection de Sénécal au repêchage.

«C’est une règle que je n’aime pas, une règle qui me fatigue énormément», ajoutait-il, notant l’importance qu’un joueur ait le temps de se développer au sein d’une organisation.

À l’exception des quarts-arrière 

Force est d’admettre que l’avenir de Sénécal dans la LCF pourrait bien passer par un éventuel changement au niveau des règles. En conservant son statut de joueur canadien, un quart-arrière auxiliaire permettrait en effet à son équipe de faire preuve de stratégie et d’utiliser un Américain de plus à une autre position.

Selon les nombreuses règles en vigueur dans la Ligue canadienne, qui sont pour le moins complexes, les équipes peuvent compter sur un maximum de 19 joueurs américains, à l’exception des quarts-arrière et d’un joueur américain nationalisé.

Chez les précédents quarts québécois, les Alouettes avaient bien octroyé un contrat à Hugo Richard, en janvier 2019, à titre de joueur autonome. L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval n’avait toutefois pu s’établir à long terme avec le club montréalais tandis que la situation pandémique avait ensuite contribué à sa décision de prendre sa retraite.

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