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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Un proxénète qui exigeait 1800$ par jour à sa victime prend le chemin du pénitencier après un échec à la Cour d'appel

C'est grâce au soutien d'un chien d'assistance que sa victime avait réussi à témoigner contre son pimp

André Bryan Rose
André Bryan Rose MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2025-05-23T15:30:00Z
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Une victime d’exploitation sexuelle est rassurée que son proxénète soit contraint de purger sa peine de 6 ans de détention, après un échec à la Cour d’appel.

«Je suis tellement soulagée de savoir qu’il est en prison, ça fait longtemps que j’attendais ça», a lancé la victime d’André Bryan Rose.

L’ancien joueur de football de l’Université Concordia a été condamné en avril 2023 à six ans de détention pour avoir forcé une jeune femme à offrir des services sexuels dans des spas et des chambres d’hôtel de Montréal et de Toronto.

La victime du proxénète André Bryan Rose, en compagnie du chien d’assistance de la SQ, Sundae PHOTO COURTOISIE
La victime du proxénète André Bryan Rose, en compagnie du chien d’assistance de la SQ, Sundae PHOTO COURTOISIE Photo courtoisie

La victime l’a rencontré en 2010 alors qu’elle avait 19 ans.

Amoureuse, elle est restée sous son joug pendant cinq ans.

Il promettait qu’ils seraient riches, il promettait un avenir à deux. Il lui a même offert une bague de mariage, disait vouloir fonder une famille avec elle. Alors elle s’exécutait.

André Bryan Rose
André Bryan Rose MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Elle était traînée de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel.

«Il m'a détruite»

À une certaine période, elle lui rapportait de 300$ à 1800$ par jour. L’accusé se fâchait les jours où elle ne faisait pas assez d’argent à son goût. Même chose si elle demandait à prendre des journées de congé.

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«Il m’a tellement détruite. À la fin, je ne savais même plus mon nom», a commenté celle dont l’identité est protégée par un ordre de la cour.

Sans l’aide du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels, elle n’aurait pas pu se reconstruire et passer au travers du processus judiciaire, a-t-elle dit.

Même chose si, lors de son témoignage et du contre-interrogatoire éprouvant auquel elle a été soumise, elle n’avait pu bénéficier du soutien du chien d’assistance Sundae.

La victime et le chien d'assistance Sundae, dans un cubicule du palais de justice de Montréal, lors du procès de son proxénète. PHOTO COURTOISIE
La victime et le chien d'assistance Sundae, dans un cubicule du palais de justice de Montréal, lors du procès de son proxénète. PHOTO COURTOISIE Photo courtoisie

André Bryan Rose, lui, a toujours nié avoir exploité la jeune femme.

Et récemment, quand la Cour d’appel a rejeté les arguments du proxénète, il a dû se rendre au pénitencier pour purger sa peine de six ans. La victime a maintenant l’impression qu’elle peut tourner la page.

«Je suggère aux victimes de parler. Le silence est une prison. En ne parlant pas sur le coup, je réalise que je l’ai protégé», a-t-elle dit.

«Sauve-toi»

C’est avec du recul qu’elle réalise à quel point il a été méchant avec elle.

Elle se souvient qu’il la privait souvent de nourriture, la forçait à enchaîner les clients.

Le soir, elle pleurait tant elle n’en pouvait plus, mais «pas trop fort, parce que je ne voulais pas qu’il m’entende.»

Et lorsqu’elle s’est enfuie, il l’a menacée de venir la chercher à Montréal et de la tuer. Par la suite, la victime a longtemps dormi avec un couteau sous son oreiller tant elle le craignait.

Mais maintenant, elle en a assez d’avoir peur, elle veut vivre.

«Si tu n’es pas bien, sauve-toi. Tu as le droit, toi aussi, d’être heureuse», a-t-elle dit avec insistance.

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