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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Un proxénète condamné part en cavale: une victime d’exploitation sexuelle vit dans la peur

Elle s’est sortie de son emprise en 2022

PHOTO COURTOISIE
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2025-03-18T15:30:00Z
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Une victime d’exploitation sexuelle vit dans la peur depuis que son proxénète est parti en cavale après s’être sauvé de son lieu de détention, le mois dernier.

«Depuis que j’ai appris ça, je fais de l’anxiété, j’ai peur de mourir, de me faire kidnapper. J’ai tellement perdu de cheveux, mon cerveau n’arrête pas de penser à ce qu’il pourrait me faire s’il me retrouvait», a lancé la victime de Curtis Bartlett.

En mai 2023, l’homme de 29 ans a écopé d’une peine de cinq ans de détention pour avoir recruté la jeune femme. Elle n'avait alors que 17 ans, a-t-elle précisé.

Une ordonnance protège son identité.

À l’époque, la jeune femme n’allait pas bien du tout et avait commencé à offrir des services sexuels. Bartlett l’avait alors amadouée en se présentant comme un client bienveillant, en lui remettant de l’argent sans qu’elle ait à s’exécuter.

«Je l'aimais»

Ils ont continué à se voir et l’homme prenait bien soin d’elle, faisait miroiter un futur à deux.

«Je l’aimais, il me disait qu’on allait être une famille», se souvient sa victime.

Elle comprend maintenant que le proxénète avait touché une sensibilité chez elle: lors de leur rencontre, la jeune femme venait de perdre son bébé, alors qu’elle était enceinte de presque huit mois.

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Puis, rapidement, la victime a dû se mettre à offrir des services sexuels à des clients.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Le proxénète l’aidait à afficher ses annonces, à gérer les rendez-vous. Et elle, elle devait lui remettre l’argent qu’elle gagnait.

Puis, la relation s’est détériorée, si bien que la jeune femme s’est mise à avoir peur de lui.

Elle a fini par porter plainte à la police.

Curtis Bartlett bénéficiait jusqu’à récemment d’une semi-liberté et purgeait le reste de sa peine dans une maison de transition. Mais le mois dernier, sa victime a été avertie qu’il s’était enfui.

Recherché

«Ce qui me fâche, c’est qu’il était censé faire son temps en détention. Moi, pendant ce temps, je ne suis pas bien», s’inquiète sa victime, qui dit être encore incapable d’avoir une relation affective tant elle a peur des hommes.

La jeune femme de 20 ans peine aussi à fonctionner et vit grâce aux prestations d’Indemnisation de victimes d’actes criminels (IVAC).

Elle savait pourtant qu’à la fin de sa peine, son proxénète pourrait sortir de derrière les barreaux, mais c’est la façon dont il a pu retrouver sa liberté qui la perturbe.

Surtout qu’elle est persuadée qu’il lui en veut, considérant qu’il est en prison parce qu’elle l’a dénoncé.

«Ce qui me fait le plus peur, c’est qu’on ignore où il est», a-t-elle ajouté.

Service correctionnel Canada a confirmé que Curtis Bartlett jouit d’une liberté illégale depuis le 4 février dernier. Un mandat de suspension de la liberté conditionnelle a été lancé contre lui. 

L’organisme fédéral dit travailler «en étroite collaboration» avec la police pour s’assurer qu’elle dispose de tous les renseignements nécessaires pour mettre le délinquant sous sa garde.

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