Un projet de 500 M$ de QScale abandonné à Saint-Bruno faute d’avoir de l’électricité

Le centre de traitement de données futuriste de QScale de Saint-Bruno-de-Montarville, sur la Rive-Sud de Montréal, ne verra finalement pas le jour faute d’avoir réussi à obtenir l’électricité nécessaire, a annoncé son PDG, Martin Bouchard.

«Malheureusement, ce nouveau campus de QScale ne pourra se concrétiser dans le contexte actuel, suite à une décision récente défavorable d’Hydro-Québec et du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), concernant notre demande d’alimentation», a expliqué sur le réseau social LinkedIn Martin Bouchard, lundi.

«Conscients des défis énergétiques auxquels le Québec est confronté, nous ne pouvons néanmoins pas dissimuler notre déception», a-t-il ajouté.

Dans son message, QScale dit regretter de ne pas pouvoir mettre en œuvre son partenariat avec Énergir et la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville pour récupérer la chaleur de son centre pour «chauffer plusieurs milliers de nouvelles unités d’habitation de façon verte et abordable».

De son côté, la Ville de Saint-Bruno a indiqué avoir pris connaissance aujourd’hui de la déclaration de monsieur Bouchard. 

«Bien qu’elle soit déçue, elle comprend qu’il s’agit d’un dossier comprenant des enjeux complexes, et respecte la décision prise par le gouvernement», a réagi Martine Verdon, aux communications de la municipalité.

Le MEIE s'explique

Interrogé par Le Journal, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) a rappelé que «l’octroi des blocs de puissance tient compte des capacités techniques de raccordement d’Hydro-Québec et repose sur une analyse multicritère des bénéfices». 

«Les décisions relativement aux projets du lot présentement analysé seront rendues au printemps 2024. Toutefois, les promoteurs de certains projets pourraient être informés de la décision plus tôt si leur projet est refusé à l’étape de l’analyse sommaire de la capacité technique», a expliqué son porte-parole Jean-Pierre D’Auteuil.

La société d'État a rappelé de son côté qu'un processus de sélection des projets industriels a été mis en place l'an dernier pour tout projet industriel de plus de 5 mégawatts (MW) qui veut être alimenté par Hydro-Québec.

«Hydro-Québec réalise une analyse des projets basée sur sa capacité technique de raccordement. C’est sur la base de cette évaluation technique, que le projet ne peut être alimenté, conformément au processus de sélection des projets industriels est réalisée par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie», a expliqué le porte-parole d'Hydo, Cendrix Bouchard.

«Ça nous surprend un peu»

En novembre 2022, Le Journal rapportait que QScale voulait ouvrir un deuxième campus à Saint-Bruno, après celui de Lévis, même si ce dernier n’avait pas conclu encore de contrats avec un premier client.  

En entrevue au Journal, lundi après-midi, le PDG de QScale, Martin Bouchard, a confié avoir été surpris lorsqu'il a reçu la lettre de refus, jeudi dernier.

«On avait une promesse d’achat. Il y a eu des études. On n'avait pas avancé au niveau des plans puisque l'on attendait la réponse d'Hydro-Québec. Notre demande d’entente datait d’il y a deux ans. Ça nous surprend un peu», a-t-il conclu.

–Avec la collaboration de Sylvain Larocque

UN PROJET FINANCÉ AUX TROIS QUARTS PAR DES FONDS PUBLICS À LÉVIS

Gouvernement du Québec

• 60 M$ prêt
• 30 M$ actions
• 5 M$ débenture (prêt)

Capital régional et coopératif Desjardins (soutenu par des crédits d’impôt)

• 40 M$ actions
• 20 M$ prêt

Investisseurs privés (neuf Québécois)

• 45 M$ actions

Total: 200 M$