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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Voyeurisme: un prof du primaire s’en tire sans casier

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2021-11-29T19:53:22Z
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Un enseignant du primaire qui filmait sous les jupes d’ados et de jeunes femmes s’en est tiré sans casier judiciaire, pour qu'il fasse profiter la société de toutes ses connaissances de chercheur, a tranché un juge. 

«Il n’est pas dans l’intérêt du public de neutraliser le savoir de l’accusé et de se priver d’une quinzaine d’années d’études et de travaux universitaires», a affirmé le juge Jean-Jacques Gagné en accordant sa clémence à Simon Lamarre, ce lundi, au palais de justice de Montréal.

C’est que l’accusé de 40 ans a commis des crimes qui peuvent susciter le «dégoût et l’indignation», a concédé le magistrat. Car de 2017 à 2020, l’enseignant profitait de son temps libre pour filmer incognito l’entrejambe de ses victimes.

Lamarre pouvait sévir dans le métro, à la piscine, ou encore dans des escaliers mécaniques. Il a toutefois été pincé en flagrant délit lors d’une filature policière, et une fouille de son matériel informatique a permis la découverte de 13 vidéos le montrant en train de filmer les parties intimes de ses victimes.

  • Écoutez la chronique judiciaire de l’ex-juge Nicole Gibeault sur QUB radio

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Réhabilitation

Pour la procureure de la Couronne Me Sylvie Lemieux, il fallait que Lamarre écope d’un casier judiciaire pour ses crimes. Me Alexandre Goyette, de la défense, proposait quant à lui une absolution en mettant l’accent sur la reprise en main de son client.

Car si son arrestation a été «traumatisante», il a depuis fait une introspection des gestes qu’il aurait commis à une époque où il disait avoir une relation toxique avec une femme.

Ainsi, même si Me Goyette a insisté pour dire qu’il ne banalisait aucunement les gestes de Lamarre, il n’était pas dans l’intérêt de la société que l’accusé se ferme des portes en raison d’un casier judiciaire.

Encouragements

«Faut-il encourager l’accusé dans sa réhabilitation convaincante ou accroître son isolement par la stigmatisation? Qu’est-ce qui est le plus rentable socialement?», s’est demandé le juge, qui a finalement décidé de pencher en faveur de l’accusé, lequel a perdu ses emplois d’enseignant au primaire et de chargé de cours à l’université.

Son absolution est toutefois conditionnelle à une probation durant laquelle il devra effectuer 150 h de travaux communautaires.

«Si vous revenez devant moi, ça ne se terminera pas comme aujourd’hui», a toutefois rappelé le juge à Lamarre.

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