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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Un prof d’anglais aurait attiré une élève dans un lit pour l’agresser

Marc Gignac, ex-professeur d'anglais au secondaire, en avril dernier au palais de justice de Drummondville.
Marc Gignac, ex-professeur d'anglais au secondaire, en avril dernier au palais de justice de Drummondville. Photo Erika Aubin
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Erika Aubin | Le Journal de Montréal

2023-04-13T19:30:00Z
2023-04-13T19:51:35Z
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 Un professeur d’anglais à la retraite à Drummondville est accusé d’avoir attiré une élève de 16 ans dans son lit, où il l’aurait agressée sexuellement alors qu’elle tentait de le repousser, après une soirée arrosée dans un bar. 

«On ne parle pas de ce qui s’est passé hier.» C’est ce que le professeur Marc Gignac aurait soufflé à une adolescente entre les murs de la polyvalente Marie-Rivier au lendemain de l’agression sexuelle, a raconté la présumée victime au tribunal. 

L’homme de 64 ans subit actuellement son procès au palais de justice de Drummondville. Il fait également face à plusieurs chefs d’accusation pour avoir touché à des fins d'ordre sexuel trois autres mineures envers qui il était en position d’autorité, entre 1992 et 1998. 

Au bar avec ses élèves

En 1996, l’enseignant aurait invité deux élèves de quatrième secondaire, avec qui il discutait dans un corridor de la polyvalente, à venir le rejoindre dans un bar en soirée. L’établissement était fermé ce soir-là, mais un proche du propriétaire l’a ouvert pour le groupe. 

La plaignante et son amie chez qui elle dormait ont attendu que les parents aillent se coucher pour se faufiler hors de la maison. Dès leur arrivée au petit bar, situé sur un rang de campagne, l’alcool aurait coulé à flots. 

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«On a pris des bières, des shooters. J’ai toujours été très gênée et je sentais qu’avec l’alcool, la gêne disparaissait», a décrit la femme, dont l’identité est protégée par la cour.

Marc Gignac, ex-professeur d'anglais au secondaire à Drummondville, marche derrière de son avocat, Me Jasmin Laperle Marquis, lors de son procès au palais de justice.
Marc Gignac, ex-professeur d'anglais au secondaire à Drummondville, marche derrière de son avocat, Me Jasmin Laperle Marquis, lors de son procès au palais de justice. Erika Aubin / JdeM

 

À un moment où elle s’est retrouvée seule avec Gignac, il aurait insisté pour aller dans un appartement, qui était adjacent à l’établissement. Il aurait ensuite entraîné la jeune fille dans un lit, où il aurait commencé par lui flatter le dos avant de descendre ses mains vers ses seins et ses parties intimes. 

«J’ai figé. Qu’est-ce que je fais là? Pourquoi on est sortis [du bar]? Je voulais m’en aller», s’est souvenue celle qui était accompagnée par un chien de soutien du CAVAC lors de son témoignage.

« Pas le choix »

À plusieurs reprises, l’adolescente aurait essayé de repousser les mains de Gignac, mais le prof continuait à la toucher et à l’embrasser.

«Mais un moment, je sens que je n’ai pas le choix de continuer si je veux que ça se termine un jour. [...] Il prend la main et il initie le mouvement de va-et-vient» sur son sexe, a-t-elle expliqué, en répondant calmement à la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith. 

Après une courte nuit, l’adolescente est retournée le lendemain à l’école, où elle a recroisé le professeur d’anglais, qui l’a alors incitée à se taire.

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En contre-interrogatoire, l’avocat de la défense, Me Jasmin Laperle Marquis, a demandé à la femme aujourd’hui dans la quarantaine pourquoi elle n’a pas essayé de quitter le lit lors de la présumée agression. 

«Je ne sais pas comment j’aurais pu faire [...], j’étais figée», a-t-elle répondu avec la gorge nouée par les émotions.

Complètement faux

Pour sa défense, Marc Gignac a nié l’agression sexuelle. «Je ne savais même pas qu’il y avait une pièce en arrière avec un lit [...]. C’est complètement faux», a-t-il dit à propos du délit qu’on lui reproche.

Selon sa version, il n’a jamais été question de rejoindre deux élèves ce soir-là au bar. Il s’y serait plutôt rendu dans le but de regarder la table de billard dont une cuisinière de l’école lui aurait parlé, pour éventuellement venir y jouer avec des amis.

Après avoir discuté avec les deux élèves et un jeune homme derrière le bar, il serait reparti à peine quelques minutes plus tard, a-t-il expliqué.

Marc Gignac avait été arrêté une première fois par la Sûreté du Québec en mars 2021, puis de nouveau quelques mois plus tard après que trois autres plaignantes se sont manifestées aux autorités. 

Son procès concernant une plaignante seulement se poursuit au palais de justice jusqu’à demain devant le juge Conrad Chapdelaine.

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